Le Pape reconnaît le sionisme, en se recueillant sur la tombe de Herzl

Publié le Lundi 26 Mai 2014 à 09:31
Le pape François Reuters - Le pape François achève ce lundi sa tournée de trois jours au Proche-Orient par une série de rendez-vous politiques et religieux à al-Qods, où il se rendra sur certains des lieux saints du judaïsme, du christianisme et de l'islam.

Lors de ses deux précédentes étapes en Jordanie et dans les territoires palestiniens, le souverain pontife a multiplié les appels en faveur de la paix dans cette région marquée par les conflits.

François a invité Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, et le président israélien Shimon Peres à venir prier avec lui pour la paix début juin au Vatican, une invitation acceptée par les deux hommes.

Au risque de froisser les dirigeants israéliens, il a effectué une halte surprise face au mur de béton honni par les Palestiniens qui sépare Bethléem de Jérusalem, où il a prié en silence sous les yeux d'un enfant tenant un drapeau palestinien, un geste qui restera sans doute comme l'un des plus emblématiques de son premier déplacement dans la région.

Le pape doit rencontrer lundi à la fois Shimon Peres, dont la fonction est essentiellement honorifique, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Auparavant, il se sera rendu au mémorial de Yad Vashem, où sont honorés les six millions de juifs exterminés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

S'exprimant quelques instants après son arrivée en Israël dimanche, François a déclaré que "l'Holocauste est un symbole tenace des profondeurs que peut atteindre la méchanceté de l'homme", ajoutant: "Je prie Dieu pour que plus jamais ne se produise un tel crime."
Le souverain pontife devrait déposer une gerbe sur la tombe de Theodor Herzl, considéré comme le père du sionisme ayant abouti à la création d'Israël.

L'Eglise catholique s'était initialement opposée à la création d'un Etat juif et les autres papes venus à al-Qods depuis un demi-siècle ne se sont pas rendus sur cette tombe.

"Nous louons et apprécions votre décision de déposer une gerbe sur la tombe de Binyamin Zev Herzl", a dit Benjamin Netanyahu dimanche, en désignant Theodor Herzl par son nom hébreu.
François va célébrer une messe dans la salle du Cénacle, lieu situé juste à l'extérieur des murs de la Vieille Ville où, selon la tradition chrétienne, se serait déroulée la Cène, dernier repas de Jésus avec ses apôtres.

Elle se situe juste au-dessus d'un site que certains juifs désignent comme le tombeau du roi David. Des manifestants qui soupçonnent les autorités israéliennes de vouloir céder le Cénacle au Vatican s'y sont rassemblés à plusieurs reprises ces dernières semaines. La police y a arrêté 26 personnes dimanche lors d'une manifestation houleuse.

Désireux de renforcer le dialogue interreligieux, le pape va débuter sa journée par une visite au grand mufti de Jérusalem à ce que les musulmans appellent l'esplanade des Mosquées et les juifs le mont du Temple.

Il se rendra ensuite au mur des Lamentations, considéré comme un vestige du temple de l'époque biblique, lieu le plus saint du judaïsme, puis s'entretiendra avec les deux grands rabbins d'Israël.

Environ 8.000 policiers sont mobilisés pour garantir la sécurité du pape après de récents actes de vandalisme contre des biens ecclésiastiques imputés à des juifs extrémistes. Des rues vont être interdites d'accès et des commerçants de la Vieille Ville se sont plaints de devoir fermer leur boutique toute la journée.


 

Commentaires 

 
-1 #1 Quoi de plus normal...
Ecrit par Quenelle     26-05-2014 12:16
C'est l' Europe qui a donné naissance à l'antisémitisme. Un nationlisme laïque qui rejette les Juifs et accouche d' un autre nationalisme " sioniste" mais plus acceptable car loin de....l' Occident. Depuis....les préjugés traditionnels chrétiens contre les Juifs n'ont jamais faibli..
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.