Le Hezbollah attaque un convoi militaire israélien

Publié le Mercredi 28 Janvier 2015 à 14:55
AFP - Le mouvement libanais Hezbollah a mené mercredi une attaque contre l'armée israélienne dans une zone occupée à la frontière du Liban, faisant six blessés et provoquant des bombardements israéliens de représailles sur le sud du Liban. Un Casque bleu espagnol de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a été tué lors des violences, a indiqué l'ambassade d'Espagne au Liban. Le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, avait fait état de la mort de ce soldat au Liban Sud, sans pouvoir préciser l'origine des tirs qui l'ont tué. Le commandant de la Finul "est en contact avec toutes les parties et les appelle à la retenue afin d'éviter une escalade", a-t-il indiqué à l'AFP.
 
En réaction à l'attaque du Hezbollah sur le secteur des fermes de Chebaa occupé par Israël, près du village arabe de Ghajar, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti que l'armée était prête à agir "avec force sur tous les fronts". "À 11 h 25, le groupe des martyrs de Qouneitra de la Résistance islamique a visé avec des roquettes, dans les fermes de Chebaa libanaises occupées, un convoi militaire israélien composé de plusieurs véhicules transportant des officiers et soldats sionistes", affirme dans un communiqué le mouvement Résistance islamique, l'aile militaire du Hezbollah. "Plusieurs véhicules ont été détruits et il y a des victimes dans les rangs de l'ennemi", a ajouté le groupe chiite.

L'armée israélienne a fait état dans un communiqué laconique "d'un tir de missile antichar contre un véhicule militaire dans la zone de Har Dov", le terme israélien désignant les fermes de Chebaa. Le porte-parole de l'armée a évoqué "plusieurs blessés" dans l'attaque, précisant qu'il s'agissait de soldats, mais aussi "peut-être" de civils. Une source au sein des services israéliens sécurité a indiqué qu'il y avait au moins six soldats blessés.

Des habitants de Ghajar, Hussein, 31 ans, et Ali, 37 ans, ont expliqué que trois maisons ont été atteintes dans ce village de 2 000 habitants, lors des échanges de tirs entre soldats israéliens et Hezbollah. "Des civils ont été blessés par des éclats de projectiles visant apparemment les positions israéliennes dans le village," a indiqué Hussein. Après cette attaque, des tirs de mortier ont visé une base militaire israélienne sur le mont Hermon, a ajouté l'armée. "L'armée israélienne a fermé le site et évacue des civils de la zone", a précisé un porte-parole militaire. En riposte, les chars et l'artillerie israéliens ont bombardé les villages de Kfar Chouba, Majidiyé, Halta et Arkoub, dans le sud du Liban, où se trouvent des positions de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) chargée de surveiller la frontière israélo-libanaise, selon une source de sécurité libanaise.

Le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense Moshé Yaalon et des responsables de sécurité étaient réunis mercredi en urgence au ministère de la Défense à Tel-Aviv, ont rapporté les médias israéliens. "Nous avons répondu à l'escalade du Hezbollah. L'armée continuera à agir pour protéger Israël", a cependant déclaré le porte-parole de l'armée Peter Lerner, laissant entendre que les ripostes immédiates de l'armée étaient pour le moment terminées.

En attribuant l'offensive aux "martyrs de Qouneitra", le Hezbollah faisait allusion au raid mené le 18 janvier contre le Hezbollah dans la province de Qouneitra en Syrie, et attribué à Israël, dans lequel six membres du Hezbollah libanais ont été tués, ainsi qu'un général iranien. Le Hezbollah, qui soutient militairement le régime syrien dans sa guerre contre les rebelles et les djihadistes, avait menacé de venger ses combattants. Israël n'a pas revendiqué ni démenti officiellement la responsabilité du raid contre le Hezbollah en Syrie, mais s'attend depuis à une riposte.

Les fermes de Chebaa sont une minuscule zone aux confins d'Israël, du Liban et de la Syrie. Le Liban revendique la souveraineté sur cette zone occupée par Israël.

Des incidents ont régulièrement lieu le long de la Ligne bleue, qui fixe la frontière libano-israélienne, selon le tracé effectué par l'ONU après le retrait israélien mettant fin en 2000 à 22 ans d'occupation du sud du Liban.