Le gouvernement Maliki s’en prend à l’Arabie saoudite

Publié le Mardi 17 Juin 2014 à 16:59
Nouri al MalikiReuters & Belga - Les dirigeants chiites irakiens ont montré mardi qu'ils n'entendaient pas tendre la main aux sunnites pour désamorcer l'insurrection dans le nord du pays, déclarant le boycott du principal groupe politique sunnite et accusant l'Arabie saoudite, la grande puissance sunnite de la région, de génocide.

Les Etats-Unis ont pourtant dit qu'ils n'aideraient le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al Maliki, à contrer l'avancée de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) que s'il faisait un pas vers la communauté sunnite.

Mais le gouvernement de Maliki s'en est pris mardi à l'Arabie saoudite.

"Nous les tenons responsables du soutien financier et moral de ces groupes et de ce qui en résulte, y compris des crimes qui pourraient être qualifiés de génocide, les effusions de sang irakien et la destruction d'institutions de l'Etat irakien de même que de sites historiques et islamiques", a déclaré son gouvernement à propos des Saoudiens.

Lundi, Ryad, qui reconnaît financer les insurgés sunnites en Syrie mais nie être derrière les djihadistes radicaux de l'EIIL, avait accusé Bagdad d'alimenter les violences par son sectarisme religieux.

Les combats se sont poursuivis mardi sur le terrain, tandis que la raffinerie de Baïdji, la plus grande d'Irak, fermait ses portes pour des raisons de sécurité, privant d'électricité une partie du pays.

Les forces gouvernementales ont affirmé avoir repoussé un assaut sur Bakouba, chef-lieu de la province de Diyala situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bagdad, lancé dans la nuit par les insurgés.

Selon des habitants et des responsables locaux, des dizaines de prisonniers détenus dans une prison de la ville figurent parmi les très nombreux tués, mais les circonstances de leur décès ont donné lieu à des récits contradictoires.

Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui tentent de restaurer un califat sunnite en Syrie et en Irak, ont lancé une offensive éclair la semaine dernière, prenant Mossoul, la deuxième ville d'Irak dans le nord du pays, avant de descendre sur Bagdad le long du fleuve Tigre.

Considérant les chiites comme des hérétiques, ils ont revendiqué le massacre de centaines de soldats capturés lors de leur avancée.

Se nourrissant en partie du ressentiment de la communauté sunnite face à la politique jugée discriminatoire de Maliki, ils ont été rejoints par d'autres factions sunnites, parmi lesquels d'ex-membres du Parti baas de Saddam Hussein, renversé en 2003 lors de l'intervention militaire américaine, et des tribus.

Les appels au dialogue lancés à Maliki par les pays occidentaux et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sont restés sans réponse.

5 000 volontaires iraniens prêts à combattre en Irak

Quelque 5.000 Iraniens se sont portés volontaires pour défendre les lieux saints chiites en Irak face à l'offensive des jihadistes, a rapporté mardi un site internet conservateur iranien.
Selon ce site, Tabnak, l'appel a été lancé par l'organisation "Quartier général populaire des défenseurs des sanctuaires chiites" et les volontaires peuvent s'inscrire sur le site www.harimshia.org (sanctuaire du chiisme, en persan) ou par SMS.

"Les inscrits sont organisés en unités (...) et si l'ordre est donné par le guide suprême (l'ayatollah Ali Khamenei), ils se rendront en Irak pour défendre les lieux saints", peut-on lire sur harimshia.org.

L'Irak compte plusieurs lieux saints pour les chiites, à Najaf et Kerbala, au sud de Bagdad, et à Samarra au nord de la capitale.

Le grand ayatollah Ali al-Sistani, la plus haute autorité chiite d'Irak, a appelé les Irakiens à rejoindre les forces armées pour combattre l'EIIL, qui se trouvait mardi à moins de 100 km de Bagdad.

L'Iran dont la population est majoritairement chiite, soutient le gouvernement du Premier ministre chiite irakien Nouri al-Maliki. Il a promis une aide de l'Iran en cas de demande officielle des autorités irakiennes.


 

Commentaires 

 
-1 #2 Les méchants wahhabites VS le reste du monde
Ecrit par tn fr     17-06-2014 23:28
Maliki essaye de faire passer KSA pour les responsables de cette crise, en les presentant comme les agitateurs de la région... et certains naïfs y croient ?! Je suis tout retourné... KSA, qui est le seul pays majeur dans le monde a appliquer la charia islamique, ce qui nourrit toutes les haines du monde, occidentales en particulier, et qui par consequent est la cible a abattre, serait un pays agitateur qui a le luxe et le pouvoir de semer le trouble chez ses voisins ? Mais comment n y ai je pas penser plutot ?! Restons serieux deux minutes, ne serait ce pas plutot le désir ardent de reconquete de la région des chiites qui seme le trouble dans la region depuis plus d une decennie ? Maliki divise le pays en mettant les sunnites sur le bord de la société puis nous dit c est pas moi, c est l autre, c est le mechant wahhabite qui nous empeche de nous aimer et de vivre en harmonie! Sommes nous a ce point dupes pour croire a ce genre d annerie ? Alors oui un gouvernement d union nationale s impose plus que jamais, comme l a tres justement proposé KSA. Car la mise a l ecart d une frange aussi importante de la société ne peut etre sujet qu a creer de facon ineluctable un climat de haine entre les communautés.
Maliki accuse mais ne fournit aucune preuve. C est bien là la preuve que ce n est qu une provocation, c est de la politique de bas etage, une politique sectaire et diabolique...
 
 
-1 #1 Les pétromonarchies diaboliques
Ecrit par Ben Whirlpool     17-06-2014 18:16
Il y a longtemps que les pétromonarchies, Arabie Saoudite et Qatar en tête, déstabilisent toute la région, voire l'Afrique, avec l'argent du pétrole.
Le terrorisme islamiste ne pourrait pas survivre s'il n'était pas irrigué par le sang impur de l'argent du pétrole.
Mais je fais une prédiction: les Saoud seront renversés par ceux-là même qu'ils ont stipendiés. Celui qui use du glaive périt par le glaive.
 
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