Le deuxième gouvernement de la présidence Macron annoncé

Publié le Jeudi 22 Juin 2017 à 08:27
Reuters - Le deuxième gouvernement de la présidence Macron, dévoilé mercredi soir après le départ de quatre ministres sous la pression des "affaires", conserve l'équilibre paritaire et politique souhaité par le couple exécutif, en intégrant plusieurs élus issus de la droite, du MoDem et de la gauche.

Sans surprise, les ministres de l'Intérieur (Gérard Collomb), de l'Europe et des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian) et de l'Economie et des Finances (Bruno Le Maire), considérés comme des poids lourds du gouvernement, ont été maintenus.

Après le départ de trois ministres du MoDem - François Bayrou, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez, qui étaient détenteurs des portefeuilles de la Justice, des Armées et des Affaires européennes, le parti centriste conserve deux élus.

Mais ils occuperont des postes beaucoup moins importants au sein de la nouvelle équipe, avec Jacqueline Gourault (ministre auprès du ministre de l'Intérieur) et Geneviève Darrieussecq (secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées).

Florence Parly, ancienne secrétaire d'Etat sous le Premier ministre socialiste Lionel Jospin, est nommée ministre des Armées. Stéphane Travert (ex-PS) hérite de l'Agriculture et Nicole Belloubet, qui fut socialiste mais siégeait au Conseil constitutionnel, se voit confier le ministère de la Justice.

La Cohésion des Territoires, qui avait été confiée lors du premier gouvernement à Richard Ferrand - un ex-socialiste devenu un proche d'Emmanuel Macron fragilisé par une enquête judiciaire - échoit à Jacques Mézard, un radical de gauche.

Le nouveau gouvernement s'étoffe de sept membres supplémentaires et compte au total 29 personnes - 19 ministres et dix secrétaires d'Etat - et respecte la parité (14 hommes et 15 femmes). Il comprend 17 personnes issues de la société civile.

"On a un gouvernement qui répond aux engagements du président de la République, qui est resserré, qui est paritaire, qui est fortement renouvelé,", a souligné l'entourage d'Emmanuel Macron

Avant cette annonce, la journée avait été rythmée par les départs de deux piliers du MoDem, François Bayrou et Marielle de Sarnez, qui avaient dit leur souhait de ne pas participer à la nouvelle équipe. Leur parti est visé par une enquête préliminaire sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen.

"Les Français ont indiqué beaucoup plus fermement que ce qui prévalait jusqu'alors qu’ils souhaitaient ne pas être embarrassés par le soupçon, ne pas être embarrassés par la tonalité des 'affaires'", a dit le Premier ministre Edouard Philippe.

Lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi, François Bayrou a réaffirmé que son parti n'avait commis aucune irrégularité et expliqué que sa démission visait à préserver l'exécutif d'"une campagne mensongère".

Le président du MoDem a apporté son soutien au chef de l'Etat, assurant qu'il serait "porteur de stabilité" pour Emmanuel Macron, qui doit en partie son élection à son ralliement.

"Nous n'avons pas le sentiment qu’il y ait de difficulté politique avec le MoDem", a-t-on dit dans l'entourage d'Emmanuel Macron. "Le discours de Francois Bayrou était assez clair, il n'y a pas de sujet de confiance politique, il n'y a pas de sujet de recomposition de la majorité qui serait différente, qui serait moins équilibrée, y compris au Parlement où le MoDem aura toute sa place au sein de la majorité parlementaire."

"Il y a un sujet qui est un choix en responsabilité de François Bayrou et de Marielle de Sarnez", ajoute-t-on. Depuis lundi et l'annonce du départ de Richard Ferrand, qui briguera la tête du groupe LREM à l'Assemblée, Emmanuel Macron s'est tenu à distance des rebondissements politiques qui ont précédé l'annonce du remaniement.

Le prochain conseil des ministres se tiendra jeudi à l'Elysée à 10h00.