Le chimiste d'Al Qaïda visé par un tir de missile

Publié le Mardi 29 Juillet 2008 à 11:09
Reuters- Les missiles qui ont tué six personnes lundi dans un village de la zone tribale pakistanaise du Sud-Waziristan, près de la frontière afghane, visaient l'expert d'Al Qaïda en matière d'armes chimiques et biologiques, croit-on de source militaire haut placée
De même Source, on n'est toutefois pas en mesure de confirmer que le "chimiste" de l'organisation djihadiste, Abou Khabab al Masri, figure bien parmi les trois étrangers tués dans cette attaque, imputée à des drones américains.

La nouvelle de la mort de l'Egyptien de 55 ans, dont la tête est mise à prix cinq millions de dollars par les Etats-Unis, a déjà couru à plusieurs reprises dans le passé, sans pouvoir être confirmée.

Les missiles ont frappé avant l'aube la maison d'un chef tribal jouxtant une madrassa abritant des islamistes armés dans le village d'Azam Warsak, à une vingtaine de kilomètres de Wana, principale ville de cette région où taliban et Al Qaïda jouissent de complicité notoires.

L'attaque a eu lieu quelques heures avant une rencontre à la Maison blanche entre le Premier ministre pakistanais, Yousaf Raza Gilani, et le président George Bush, qui reproche au Pakistan de ne pas en faire assez dans la "lutte contre le terrorisme" à sa frontière avec l'Afghanistan.

GILANI CHERCHE A RASSURER BUSH
Lors de cet entretien, Gilani a cherché à rassurer Bush sur la détermination de son gouvernement à contrôler les zones frontalières avec l'Afghanistan.

"Nous avons parlé de la nécessité de rendre la frontière avec l'Afghanistan aussi sûre que possible et le Pakistan s'y est fermement engagé", a dit le président américain à l'issue de la rencontre.

Gilani a souligné que son gouvernement était "engagé dans la lutte contre les extrémistes et les terroristes" qui menacent la paix du monde.

L'Otan et l'US Army en Afghanistan ont démenti rapidement toute implication dans l'attaque d'Azam Warzak, tout en faisant valoir qu'elles ne pouvaient pas parler au nom de la CIA, qui dispose de ses propres drones de type Predator dans la région.

L'armée pakistanaise a dit de son côté n'avoir que peu d'informations sur l'attaque et relevé que les forces de la coalition en Afghanistan ne prenaient plus la peine d'informer le Pakistan de chacune de leurs opérations à la frontière.

"Notre souveraineté et notre intégrité territoriales doivent être respectées. Toute violation pourrait porter atteinte à nos relations bilatérales", a prévenu le chef de l'état-major interarmes pakistanais.

Selon un communiqué militaire, le général Tariq Majid a lancé cette mise en garde en recevant à Rawalpindi le général Martin Dempsey, chef par intérim du Centcom, le commandement central américain.

Le gouvernement de Gilani, issu des élections législatives de février, s'est engagé dans une stratégie de dialogue avec les élements islamistes des zones tribales insoumises du Nord-Ouest. Mais les Etats-Unis et leurs alliés craignent qu'elle ne leur laisse les mains plus libres pour alimenter le conflit afghan.