L’Arabie et ses alliés envoient leurs doléances au Qatar, préalable à une sortie de crise

Publié le Vendredi 23 Juin 2017 à 10:05
Reuters - Fermeture de la chaîne de télévision al-Jazeera, limitation des relations avec l'Iran, rupture des liens avec des organisations classées terroristes: l'Arabie saoudite et les trois autres Etats arabes qui ont suspendu leurs relations avec le Qatar ont transmis à Doha leurs conditions à une sortie de crise, a annoncé vendredi un responsable d'un des pays.

Dans ce texte, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte présentent au total treize requêtes présentées comme indispensables au rétablissement des relations.

Ils donnent dix jours à Doha pour obtempérer à ces demandes, transmises par le biais du Koweït, qui joue un rôle de médiateur dans le différend.

L'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe, ainsi que l'Egypte et le Yémen, ont rompu le 5 juin dernier leurs relations avec l'émirat, qu'ils accusent de soutien au terrorisme et de complaisance envers l'Iran, puis fermé toutes leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres.

Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des autorités du Qatar, qui ont rejeté les allégations à l'origine de la rupture. Mais le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abdulrahman al Thani, a déclaré lundi que l'émirat ne négocierait pas tant que les quatre Etats n'auraient pas levé leurs mesures de rétorsion.

Dans le détail, Ryad et ses alliés exigent, outre la fermeture d'Al Djazira, la chaîne de télévision panarabe créée en 1996, et un éloignement avec l'Iran, que le Qatar rompe tout lien avec les Frères musulmans, l'Etat islamique, Al Qaïda, le Hezbollah et le Front Fateh al Cham (ancienne branche syrienne d'Al Qaïda).

Ils réclament aussi la fermeture d'une base militaire turque au Qatar - demande à laquelle Ankara, alliée de Doha, a répondu par une fin de non-recevoir.

S'exprimant vendredi matin sur l'antenne de la chaîne de télévision NTV, le ministre turc de la Défense, Fikri Isik, a souligné que la Turquie n'envisageait pas de réexaminer le sort de cette base. "Notre base au Qatar est à la fois une base turque et une base qui préservera la sécurité du Qatar et de la région", a-t-il dit.

La Turquie soutient Doha depuis le début de la crise. Un premier bateau turc chargé de denrées alimentaires a appareillé jeudi à destination du Qatar, où sont arrivés quelques soldats et des véhicules blindés turcs.

L'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte demandent aussi aux autorités de Doha l'extradition de toutes les personnes considérées comme "terroristes".

Le Qatar, poursuivent-ils, doivent leur verser des réparations financières pour tout dommage ou coût accumulé ces dernières années du fait de sa politique.

Ils attendent également que le petit émirat cesse d'interférer dans leurs affaires intérieures et étrangères et d'accorder la nationalité qatarie à leurs ressortissants.

Toujours selon ce responsable, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, tout accord avec le Qatar sur la base de ces exigences fera l'objet d'un examen mensuel la première année puis trimestriel pendant dix ans.

Le président américain Donald Trump, qui était à Ryad fin mai, affiche une position sévère à l'encontre du Qatar, qu'il accuse d'être un parrain "à haut niveau" du terrorisme.

Mais il a aussi offert son aide aux parties impliquées pour résoudre leurs divergences tandis que le département américain d'Etat s'est dit quant à lui "abasourdi", mardi, que l'Arabie saoudite et ses alliés n'aient fourni aucune preuve à l'appui des accusations de soutien au terrorisme lancées contre l'émirat pour justifier son isolement.

Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a invité le lendemain les pays arabes impliqués dans la crise à remettre à l'émirat leurs doléances afin de normaliser la situation.

 

Commentaires 

 
#6 @ahmed
Ecrit par Ben Whirlpool     28-06-2017 21:36
ça c'était avant. Maintenant la corruption et l'injustice poussent les peuples à fuir leur pays, à émigrer, avec la bénédiction de leurs gouvernants.
L'émigration joue pour ceux-ci le rôle de la soupape d'une cocotte-minute. Mais les pressions s'équilibrent: ça monte dans les pays d'immigration.
 
 
#5 RE: L’Arabie et ses alliés envoient leurs doléances au Qatar, préalable à une sortie de crise
Ecrit par tn fr     28-06-2017 17:59
@ahmed,

La corruption et l'injustice sont présents partout y compris au Qatar.
 
 
#4 Corruption
Ecrit par ahmed     27-06-2017 15:04
c'est la corruption et l'injustice qui incite les peuples à se soulever contre leurs gouvernants.
 
 
#3 Edile Consulting
Ecrit par Ben Whirlpool     26-06-2017 20:09
Edile Consulting, société fondée par la Tunisienne Sihem Souid, est un cabinet de lobbying qui compte parmi ses clients à la fois le royaume des Séoud et l'émirat Qatari: comment fait-il pour réagir à cette crise entre les frères ennemis du pétromonarchisme islamiste ? Sihem Souid fait-elle le grand écart ?
 
 
-2 #2 RE: L’Arabie et ses alliés envoient leurs doléances au Qatar, préalable à une sortie de crise
Ecrit par tn fr     23-06-2017 16:09
@sportif

Le Qatar doit leur verser des réparations.

Le Qatar les a menacé il y a quelques jours de réclamer des réparations pour avoir imposer à ses avions de contourner leur espace aérien impliquant des frais supplémentaires pour la compagnie qatarairways.
C'est probablement en réponse à cette menace.

Al-Jazira fout le bordel dans le monde arabe depuis 20 ans. Cette chaîne est un instrument de la politique étrangère du Qatar qui incite les peuples à se soulever contre leur gouvernants. Elle a joué un grand rôle dans le printemps arabe et se fait toujours le relais des djihadistes et ce depuis Ben Laden.
C'est un outil de déstabilisation des nations arabes qui est en phase avec le dessein de la confrérie des frères musulmans qui ne font que semer la zizanie là où ils passent.
 
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