L’accord sur le nucléaire iranien fonctionne, selon Mogherini

Publié le Jeudi 11 Janvier 2018 à 14:02
AFP - La chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini a martelé jeudi que l'accord nucléaire avec l'Iran "fonctionne", alors que le président américain Donald Trump doit décider prochainement s'il rétablit ou non des sanctions contre Téhéran.

Cet accord signé par les grandes puissances et l'Iran en 2015 "fonctionne, rend le monde plus sûr et empêche une course à l'armement nucléaire potentielle dans la région", a affirmé Mme Mogherini après une réunion à Bruxelles avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

"Nous attendons de toutes les parties qu'elles continuent de pleinement mettre en oeuvre cet accord", a-t-elle ajouté.

Mme Mogherini a aussi indiqué que la réunion avait permis aux Européens d'"exprimer (leurs) préoccupations sur d'autres sujets, comme le développement de missiles balistiques (par l'Iran) ou les tensions dans la région".

M. Zarif a été convié par Mme Mogherini à Bruxelles pour des discussions avec ses homologues français Jean-Yves Le Drian, allemand Sigmar Gabriel et britannique Boris Johnson. Ceux-ci ont à l'unanimité exprimé leur fort soutien à l'accord nucléaire, que le président américain avait promis de "déchirer" pendant sa campagne électorale en 2016.

"Nous pensons que c'est un succès diplomatique considérable, c'est un moyen d'empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaire et l'Iran respecte cet accord d'après l'Agence intertaionale de l'énergie atomique (AIEA)", a souligné M. Johnson.

"Il n'y a pas aujourd'hui d'indication qui pourrait laisser un doute sur le bon respect par la partie iranienne de l'accord puisque l'AIEA confirme régulièrement (sa) bonne mise en œuvre", a insisté M. Le Drian.

"Il importe donc aujourd'hui que l'ensemble des parties prenantes respecte cet engagement commun, et en conséquence que nos alliés américains le respectent aussi", a-t-il insisté.

"Mais ça ne signifie pas que nous cachions les autres points de désaccord qui existent", a ajouté le ministre français, en rappelant -comme tous les autres intervenants- les préoccupations sur le développement par l'Iran de missiles balistiques et son rôle jugé néfaste dans plusieurs conflits de la région.

L'Iran soutient le régime de Bachar al-Assad en Syrie, le Hezbollah au Liban mais aussi les rebelles houthis au Yémen auxquels Téhéran est accusé d'avoir fourni des missiles.

Le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel s'est prévalu à la sortie de la réunion d'un accord de principe de la part de M. Zarif pour commencer un "dialogue" sur ces sujets de contentieux.

"Nous avons décidé aujourd'hui que nous discuterions sur ces sujets contentieux, en commençant avec le Yémen. Ceci n'a rien à voir avec l'accord nucléaire (...) mais il y a un besoin urgent de le faire", a-t-il expliqué.

"Il y aura un dialogue avec l'Iran sur (...) un changement de comportement dans la région que nous voyons comme une nécessité. L'Iran a, c'est bien connu, d'autres positions" à ce propos, a ajouté Sigmar Gabriel, sans donner plus de détails.