La Turquie est militairement puissante, selon le SG de l’OTAN

Publié le Mardi 28 Juillet 2015 à 10:19
Jens StoltenbergAFP - La Turquie est suffisamment puissante pour pouvoir se passer d'une aide militaire de l'Otan, a indiqué le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dans un entretien réalisé avant une réunion du bloc convoquée à la demande d'Ankara.

La Turquie a une armée très puissante et des forces de sécurité très puissantes, a noté M. Stoltenberg lors d'un entretien accordé dimanche à la BBC. Il n'y a donc pas eu de demande en vue d'un appui militaire substantiel de l'Otan.

À la demande de la Turquie, les ambassadeurs des 28 pays membres de l'Otan se réuniront mardi à Bruxelles pour des consultations sur la montée de tension entre Ankara d'une part et les rebelles kurdes et le groupe jihadiste État islamique (EI) de l'autre.

M. Stoltenberg a rappelé que l'Otan avait déjà déployé -- depuis début 2013 dans le sud-est de la Turquie -- des missiles Patriot pour contribuer à la défense antiaérienne du pays.
Le dirigeant de l'Otan s'est félicité qu'Ankara se soit résolument engagé vendredi dans la lutte contre l'EI vendredi, en frappant à plusieurs reprises ses positions en territoire syrien en riposte à l'attentat suicide meurtrier, attribué au groupe, le 20 juillet à Suruç (sud).

Lors d'un entretien avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu vendredi, M. Stoltenberg dit avoir loué les Turcs pour l'intensification de leurs efforts dans la lutte contre l'EI et contre le terrorisme, et pour avoir renforcé le contrôle de la frontière afin d'endiguer le flux de combattants étrangers.

S'agissant des bombardements turcs lancés en parallèle dans le nord de l'Irak contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) alors que les kurdes font figure de carte maîtresse dans la lutte contre l'EI, le Norvégien a affirmé à la BBC que l'autodéfense doit être proportionnée.

Depuis des années, il y a des progrès dans le travail visant à une solution politique pacifique entre la Turquie et la rébellion kurde, a-t-il expliqué dimanche soir à la télévision norvégienne NRK. Il est important de ne pas renoncer à ce travail.

Les frappes contre les rebelles kurdes, les plus importantes déclenchées contre eux depuis quatre ans, risquent de faire voler en éclats les négociations engagées en 2012 par Recep Tayyip Erdogan, l'actuel président turc, pour mettre un terme à une rébellion ayant fait 40.000 morts depuis 1984.

En représailles, le PKK a revendiqué dimanche un attentat qui a tué deux soldats turcs.