La Suède reconnaît l’Etat de Palestine et irrite Israël

Publié le Lundi 06 Octobre 2014 à 10:09
Stefan LöfvenAFP - Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a salué vendredi la décision courageuse annoncée par la Suède de reconnaître l'Etat de Palestine et a appelé les autres pays de l'Union européenne à suivre l'exemple.

Nous saluons l'annonce faite par le Premier ministre suédois, a-t-il dit à l'AFP, nous espérons que tous les pays de l'Union européenne prendront la même décision courageuse et remarquable que la Suède puisqu'il n'existe aucune raison de ne pas reconnaître l'Etat de Palestine.

Le Premier ministre Stefan Löfven a annoncé vendredi que la Suède allait reconnaître l'État de Palestine.

Le nouveau gouvernement formé vendredi, qui allie sociaux-démocrates et Verts, est plus favorable à la cause palestinienne que le précédent, qui suivait la ligne des grands pays d'Europe de l'Ouest sur la question.

Selon un décompte de l'AFP, au moins 112 pays dans le monde ont reconnu l'Etat de Palestine. D'après l'autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l'Union européenne : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.

Le moment est venu pour le monde entier de reconnaître l'Etat de Palestine, a dit à l'AFP un porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a salué dans un communiqué l'engagement historique de la Suède en faveur de la liberté, de la dignité et des droits de l'Homme.

La décision annoncée vendredi par Stockholm est un message fort disant au gouvernement d'Israël de cesser de détruire le processus de paix, a-t-il ajouté. Il a appelé les pays européens à faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à sa politique destructrice pour le processus de paix.

Israël a critiqué la décision du nouveau Premier ministre suédois Stefan Löfven de reconnaître l'Etat de Palestine.

Le Premier ministre (israélien Benjamin Netanyahu) s'oppose à toute action unilatérale qui n'aide pas à parvenir à la paix, mais au contraire ne fait qu'en éloigner la perspective, a indiqué dans un communiqué le bureau du chef du gouvernement. (…).
 
 L'ambassadeur de Suède en Israël, Carl Magnus Nesser, sera invité à en discuter au ministère des Affaires étrangères, a-t-il ajouté.

Cette décision de la Suède a été jugée "prématurée" par les Etats-Unis. La porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a réaffirmé le "soutien" de Washington au principe d'un "Etat palestinien", mais par le biais d'un processus de paix, d'une "solution négociée" et de "reconnaissance mutuelle" entre Palestiniens et Israël.

Les Etats-Unis et leur secrétaire d'Etat John Kerry, artisans entre juillet 2013 et avril dernier de la reprise du dialogue direct entre les deux camps, ont toujours milité pour une "solution à deux Etats vivant côte à côte", a rappelé Jennifer Psaki.

Mais "ce sont les parties qui doivent vouloir et pouvoir aller de l'avant", a plaidé la porte-parole.