La Russie autorisée à utiliser les bases iraniennes au cas par cas (Zarif)

Publié le Mercredi 29 Mars 2017 à 11:35
Reuters & Le Monde - Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, a indiqué mardi que la Russie serait autorisée "au cas par cas" à utiliser des bases aériennes en Iran pour mener des opérations en Syrie.

La question de la Syrie, ainsi que d'autres sujets régionaux, seront discutés lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine dans la journée au Kremlin, a ajouté le ministre.

Il a beaucoup été question de Syrie à Moscou, mardi 28 mars, dans l’entretien que Vladimir Poutine a eu au Kremlin avec son homologue iranien, Hassan Rohani. Au sortir de cette réunion de trois heures, les deux principaux soutiens du régime de Bachar Al-Assad ont célébré leur alliance, que M. Poutine souhaite voir se développer en un « partenariat stratégique », même si les discours des deux présidents divergent, rapporte Le Monde.

M. Poutine a salué la garantie apportée par l’Iran aux côtés de la Turquie, soutien des rebelles syriens, au cessez-le-feu décrété en Syrie le 30 décembre 2016. Une trêve violée tous les jours, par toutes les parties, et que les laborieuses négociations en cours à Genève, sous l’égide des Nations unies, ont le plus grand mal à stabiliser.

Alors que ses émissaires aux bords du lac Léman font profil bas, M. Rohani, depuis Moscou, a tenu un discours martial, très éloigné des efforts d’apaisement déployés par Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie. Il a proclamé que « la guerre contre le terrorisme et l’extrémisme », termes sous lesquels Téhéran rassemble l’opposition armée au régime Assad, n’était pas achevée : cette guerre demande « du temps et davantage de détermination et de coordination ».

Une délégation iranienne, conduite par le président Hassan Rohani, est arrivée lundi à Moscou.
L'Iran et la Russie ont été des alliés déterminants dans le soutien au régime syrien au cours des 18 derniers mois qui ont vu la tendance s'inverser en faveur de Bachar el-Assad dans la guerre civile.

La Russie a utilisé au cours de l'été dernier des bases aériennes iraniennes afin de lancer des opérations contre les rebelles syriens. C'était la première fois qu'une puissance étrangère bénéficiait des infrastructures militaires en Iran depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette coopération militaire fut interrompue brutalement après l'intervention de parlementaires iraniens qui ont fait valoir que cette pratique était contraire à la constitution. Le ministère iranien de la Défense était également mécontent de la publicité faite par Moscou à cette collaboration.

"La Russie ne possède pas de base militaire (en Iran). Nous avons une bonne coopération, au cas par cas. Lorsque les Russes devront utiliser des installations iraniennes pour combattre le terrorisme, nous prendrons une décision", a expliqué Zarif.