La France et la Chine veulent affronter ensemble les défis mondiaux

Publié le Mercredi 10 Janvier 2018 à 10:35
Reuters - La France et la Chine ont décidé mardi de resserrer leurs liens dans tous les domaines et de travailler davantage de concert pour assumer une position de “leaders” face aux défis mondiaux.

La France et la Chine ont décidé mardi de resserrer leurs liens dans tous les domaines et de travailler davantage de concert pour assumer une position de “leaders” face aux défis mondiaux.

“Les facteurs d‘instabilité dans le monde sont de plus en plus palpables”, a dit le président chinois, Xi Jinping, lors d‘une déclaration à la presse avec son homologue Emmanuel Macron, à Pékin.

La Chine et la France ont dans ce contexte “une mission historique”, a-t-il ajouté. “Nous avons décidé conjointement de rester étroitement en contact, de renforcer les échanges à haut niveau et de continuer ensemble à jouer un rôle de leaders sur les tendances internationales.”
Xi Jinping a dans ce domaine exprimé tous les espoirs placés dans sa visite en Chine par

Emmanuel Macron, qui juge que l‘attitude du président américain, Donald Trump, et la force des régimes autoritaires bouleversent les équilibres mondiaux.

“Nous avons décidé de renforcer tous azimuts la coopération internationale, de respecter le cadre et les principes de la charte des Nations unies, de préserver ensemble le multilatéralisme, d‘améliorer la gouvernance de la planète, de faire face ensemble aux défis”, a ainsi dit le président chinois, citant le dérèglement climatique et le terrorisme.

Le président chinois n‘est pas resté sourd aux appels d‘Emmanuel Macron à rééquilibrer les échanges commerciaux, évoquant les impératifs de “respect mutuel” et de “concurrence loyale”, et il s‘est dit optimiste quant à l’évolution à venir des relations entre la Chine et l‘Union européenne.

Entre la France et la Chine, “une nouvelle ère s‘ouvre aujourd‘hui”, a dit Emmanuel Macron, en soulignant la coïncidence entre son mandat de cinq ans et l‘organisation en octobre dernier du 19e Congrès du Parti communiste chinois, un événement qui a lieu tous les cinq ans.

“Nous vivons un temps d‘instabilité profond qui, du terrorisme aux crises régionales, menace notre système de sécurité collectif”, a-t-il souligné.

Sur la crise nord-coréenne, pour laquelle la Chine est le premier acteur extérieur, Paris et Pékin veulent apaiser “pour qu‘un retour à la normale, pleinement encadré par la communauté internationale, puisse s‘opérer”, a-t-il dit.

“Je pense qu’à partir du mois prochain nous aurons un contexte qui permettra d‘œuvrer de concert en la matière”, a poursuivi le président français.

Quant au terrorisme, la France et la Chine partagent la conviction que seul un règlement politique des crises, en Syrie, en Irak et en Afrique, permettra de venir à bout de la menace.

En Afrique, les deux pays travailleront davantage ensemble, a-t-il dit, ajoutant que la Chine souhaitait renforcer l‘initiative dite du G5 Stahl. Xi Jinping s‘est dit favorable à ce que la France puisse discuter avec la Chine du projet chinois de nouvelle route de la Soie, porteur d‘investissements considérables et d‘accroissement de la puissance commerciale et de l‘influence de la Chine.

Emmanuel Macron a souhaité que l‘initiative se fasse dans un esprit d’échange et de “coopération équilibrée”, qu‘elle apporte “des éléments de stabilisation et de développement dans les zones traversées”, et permette de lutter contre la corruption.

Il a insisté sur les nombreux accords signés dans les secteurs de l’énergie nucléaire, de l‘aéronautique, de la santé, des technologies, de l‘agroalimentaire, de la culture ou de l’éducation.

Areva a en particulier conclu un protocole d‘accord pour construire une usine de traitement-recyclage en Chine pour quelque 10 milliards d‘euros. Aucune vente d‘avion n‘a été annoncée lors de la cérémonie de signature d‘accords mais Airbus a signé un protocole d‘accord pour porter à six par mois la production de monocouloirs de la famille A320 en Chine en 2020.

Prié par des journalistes de dire pourquoi aucun montant global n’était annoncé pour les accords, une pratique fréquente, il a répondu : “je ne souhaite pas donner le sentiment que cette visite est là pour venir chercher un maximum de contrats, avec un montant affiché très élevé”.

“Par le passé, beaucoup l‘ont fait et, par le passé aussi, quand nous l‘avons fait, la réalité n’était pas derrière les chiffres. Donc, plutôt que les chiffres, je préfère le suivi”, a-t-il ajouté. “Je crois beaucoup plus aux réalisations concrètes qu‘aux chiffres qu‘on additionne.”

Lors de la déclaration avec Xi Jinping, Emmanuel Macron a ajouté que l‘ouverture du marché chinois au bœuf français serait actée dans les six prochains mois et que le travail se poursuivrait sur le porc, les fruits et légumes et d‘autres filières.

Le président français a dit avoir évoqué avec son homologue les “préoccupations” sur les droits de l‘Homme et les libertés en Chine. “C‘est dans ce dialogue respectueux des différences et dans cette diplomatie efficace et amicale qu‘on obtient des rapprochements et des résultats, beaucoup plus que dans une diplomatie de l‘hygiaphone ou de la provocation”, a-t-il dit.

“Les avancées que nous aurons seront une contribution à cet agenda d‘amitié.”