La France convoque l’ambassadeur de Belgique, dans l'affaire des Policiers belges

Publié le Jeudi 22 Septembre 2016 à 10:24
 Bernard CazeneuveAgences - Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a convoqué l’ambassadeur de Belgique pour «lui demander des explications» après l’interpellation, dans le Nord, de policiers belges au volant d’un camion dans lequel se trouvaient des migrants, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Intérieur.

Bernard Cazeneuve «a vu et demandé des explications» à l’ambassadeur de Belgique à Paris «dès hier» (mercredi), a-t-on indiqué de même source, sans détailler le contenu de leur entretien.

Le ministre avait «fait part de son mécontentement à son homologue belge dès hier matin», a-t-on précisé de même source.

Deux policiers belges ont été brièvement interpellés dans le nord de la France avec treize migrants à bord de leur fourgon, a indiqué jeudi la préfecture de Lille. Les autorités françaises ont exprimé "leur plus vive réprobation" après cet incident.

Les deux policiers du commissariat d'Ypres (Flandre occidentale) ont été arrêtés mardi soir par leurs collègues français à Nieppe, une commune à 20 km de la métropole lilloise, a indiqué la préfecture. Ils ont été "librement entendus comme témoins" par la police française et ont pu quitter le commissariat dans la nuit.

L'un des policiers belges, le commissaire Georges Aeck, a expliqué à la RTBF qu'ils avaient fait monter les migrants dans leur véhicule "parce qu'on ne voulait pas les laisser ici, directement sur la route et les laisser à pied aller à la frontière. Donc on les a reconduits (...) dans la direction où ils voulaient aller", s'est-il justifié.

Selon Vincent Gilles, président du syndicat policier belge SLFP, les policiers ont été menottés par leurs collègues français, une affirmation démentie jeudi par la préfecture.

Les treize migrants ont, eux, été conduits dans les locaux de la police aux frontières à Lille. Trois mineurs ont été placés en foyer et les dix personnes majeures "en retenue administrative pour examen de leur situation", a précisé la préfecture.

Les autorités françaises ont exprimé "leur plus vive réprobation à la suite de cette initiative qui n'est pas conforme aux pratiques habituelles de travail entre la France et la Belgique".

"Des échanges sont en cours entre les autorités des deux pays afin de poursuivre les bonnes relations et la coopération existantes, notamment dans le domaine de l'immigration", a indiqué la préfecture du Nord.