La France a effectué ses premières frappes en Syrie, selon Hollande

Publié le Lundi 28 Septembre 2015 à 10:19
François HollandeReuters - La France a effectué dimanche sa première frappe en Syrie, contre un camp d'entraînement de jihadistes de l'Etat islamique près de Deir Ezzor (est), a annoncé le président français François Hollande à New York, ajoutant que d'autres actions suivraient dans les prochaines semaines.

Parallèlement, Paris, qui veut pousser une relance du processus politique en Syrie, discute avec tous et n'écarte personne, a déclaré M. Hollande, répétant toutefois l'antienne selon laquelle l'avenir de la Syrie ne peut pas passer par le président syrien Bachar al-Assad.

La France a frappé un camp d'entraînement du groupe terroriste Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) qui menaçait la sécurité de notre pays, a indiqué M. Hollande lors d'une déclaration en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

Six avions, dont cinq Rafale, ont été utilisés pour cette frappe, qui a atteint ses objectifs sans conséquences sur la population civile, a assuré le chef de l'Etat français. D'autres frappes pourront avoir lieu dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.

Paris, qui participe aux frappes de la coalition anti-EI en Irak mais qui jusqu'à présent s'était refusé à intervenir en Syrie par crainte de conforter le président Assad, a modifié sa stratégie pour cause de légitime défense face à la menace terroriste. Les forces françaises effectuaient des vols de reconnaissance aérienne depuis le 8 septembre au-dessus de la Syrie, en vue d'éventuelles frappes.

L'annonce intervient opportunément à la veille de l'ouverture officielle de l'Assemblée générale de l'ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur.

Il y a ce que nous faisons au plan militaire et ce que nous faisons au plan politique et diplomatique, a déclaré le chef de l'Etat français.

Je vais rencontrer des partenaires et protagonistes de ce qu'on appelle le conflit syrien, qui a fait 250.000 morts et dont Bachar al-Assad est le principal responsable, même si maintenant et depuis plusieurs mois Daech commet des atrocités sans nom, a-t-il dit.

Cette solution politique suppose d'intégrer toutes les parties prenantes et la France discute avec tous et n'écarte personne, a-t-il déclaré, laissant entendre en creux que le départ immédiat du président Assad, longtemps exigé par Paris, n'était plus à l'ordre du jour.