La dépouille d'Arafat attend d'être examinée par les experts suisses

Publié le Samedi 25 Août 2012 à 10:34
L'institut de radiophysique de Lausanne a annoncé vendredi qu'il comptait examiner la dépouille de Yasser Arafat après le feu vert de sa veuve afin de rechercher d'éventuelles traces de polonium, une substance radioactive hautement toxique, rapporte l'AFP.

Il n'y a jamais eu d'informations médicales claires sur les raisons de la mort du dirigeant palestinien, le 11 novembre 2004, à l'hôpital militaire Percy, près de Paris, après une courte période de dégradation de son état de santé qui avait conduit à son hospitalisation en France.

La polémique a rebondi le 3 juillet à la suite de la diffusion par la chaîne arabe Al Jazeera d'un documentaire où il apparaît que l'Institut de radiophysique de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat remis à sa veuve par l'hôpital français, y a découvert "une quantité anormale de polonium".

Le polonium est une substance radioactive hautement toxique, qui a servi à l'empoisonnement en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, un ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.

Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a reçu début août un courrier de l'Autorité palestinienne demandant cet examen et a sollicité la veuve du dirigeant palestinien pour obtenir son accord. L'avocat genevois de Mme Souha Arafat, Maitre Marc Bonnant, a déclaré jeudi soir à la Radio Télevision suisse, que celle-ci "a voulu cette enquête, c'est elle qui l'anime, c'est elle qui la propulse et la conséquence serait que nous irons à Ramallah. Il faudrait que nous puissions y arriver dans le mois qui vient".

"Le temps presse" La veuve d'Arafat a déposé le 31 juillet en France une plainte contre X pour assassinat.

Le CHUV attend maintenant une "confirmation écrite formelle de l'avocat" et ses experts sont prêts à se rendre en Cisjordanie "dans quelques jours", a indiqué à l'AFP le porte-parole du Centre, M. Darcy Christen. "C'est une question de jours", a-t-il dit en précisant que les experts effectueront d'abord "une mission de repérage", pour rencontrer les représentants de l'Autorité palestinienne, voir les conditions du mausolée et recenser les disponibilités technologiques et scientifiques sur place.

L'objectif de l'examen qui devrait avoir lieu dans une seconde mission, si elle est décidée, sera de faire des prélèvements pour rechercher des traces éventuelles de polonium.

"Le temps presse, on peut dire que c'est une question de semaines, pas de mois, car la traçabilité du polonium diminue de moitié tous les 138 jours", a précisé M. Christen. Depuis le décès non expliqué médicalement du dirigeant palestinien le 11 novembre 2004 il y a déjà eu plus d'une vingtaine de cycles.