La Crimée déclare son indépendance, Fabius menace la Russie

Publié le Mardi 11 Mars 2014 à 11:49
Le Parlement de Crimée.AFP - Les députés du Parlement pro-russe de Crimée ont déclaré mardi la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche pour permettre son rattachement à la Russie.

"Une déclaration d'indépendance de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol" a été adoptée par 78 des 81 députés présents, selon un communiqué de ce parlement considéré comme illégal par les autorités de Kiev.

Les menaces de Laurent Fabius envers la Russie

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a brandi mardi la menace de nouvelles sanctions, peut-être "dès cette semaine", contre la Russie si elle ne répond pas aux propositions occidentales de "désescalade" en Ukraine. "Nous avons envoyé par l'intermédiaire (du secrétaire d'État américain) John Kerry une proposition aux Russes" en vue d'une "désescalade", a rappelé M. Fabius sur la radio France Inter, sans préciser en quoi consistait cette proposition. "Ils n'ont pas encore répondu. S'ils répondent positivement, John Kerry ira à Moscou, et à ce moment les sanctions ne seront pas immédiates. S'ils ne répondent pas ou s'ils répondent négativement, il y aura un train de sanctions qui peuvent être prises dès cette semaine", a-t-il souligné. Ces sanctions "consisteront en des gels d'avoirs personnels à l'égard de Russes ou d'Ukrainiens et à des sanctions sur les déplacements, en matière de visas", a détaillé le ministre.

Les États-Unis ont accusé lundi la Russie de ne pas tenir compte des propositions présentées la semaine dernière par John Kerry à son homologue russe Sergueï Lavrov, censées apaiser le conflit en Ukraine. La porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki, a refusé de détailler la liste complète de ces "idées". M. Lavrov a annoncé lundi que la Russie allait présenter "ses propres propositions", sans plus de détails, mais a semblé écarter le principe d'un groupe de contact réclamé par la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Barack Obama. Dans les propositions occidentales, "tout était formulé dans le sens d'un prétendu conflit entre la Russie et l'Ukraine", a déclaré M. Lavrov, insistant sur le fait que les nouvelles autorités ukrainiennes étaient issues d'un "coup d'État ».

Le chef de la diplomatie française a réaffirmé que le référendum prévu dimanche en Crimée sur un éventuel rattachement de cette péninsule ukrainienne à la Russie est "illégal". "Le seul vote légitime, c'est le 25 mai pour le président de la République en Ukraine", a-t-il martelé. Il a aussi souligné que l'actuel gouvernement ukrainien avait "toute légitimité". Les sanctions contre la Russie devaient être discutées à Londres mardi, au niveau des experts, par les représentants de plusieurs pays européens et des États-Unis, du Japon, du Canada et de la Turquie. "Il s'agit d'une réunion technique destinée à s'assurer que nous avons un large terrain d'entente sur les mesures que nous envisageons au niveau international", a précisé le Foreign Office.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait indiqué lundi aux députés que l'Union européenne examinait "de nouvelles mesures, dans le cadre d'une seconde phase, qui devrait commencer rapidement" si la Russie refusait de coopérer. En plus, "nous travaillons avec nos partenaires américains et européens et d'autres partenaires internationaux pour préparer une liste de noms", avait indiqué David Cameron.