Kharthoum réunirait les principaux protagonistes de la crise en Libye

Publié le Mercredi 29 Octobre 2014 à 11:55
Omar el-Bechir et Abdallah al-TheniAFP  - Le Premier ministre libyen, Abdallah al-Theni, en visite à Khartoum, a accepté une proposition du Soudan d'accueillir une réunion des principaux acteurs de la crise en Libye, un pays livré aux milices, a indiqué un ministre soudanais.

M. Theni, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale, a "accepté un plan proposé par le président (Omar) el-Béchir pour réunir les différents groupes libyens", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie soudanaise Ali Karti.

La teneur de cette proposition sera examinée lors de la prochaine réunion dans la capitale soudanaise des pays voisins de la Libye, a-t-il précisé.

M. Karti s'exprimait à l'issue d'une rencontre du Premier ministre libyen avec le président Béchir et autres hauts responsables soudanais.

En septembre, le gouvernement libyen avait accusé le Soudan de soutenir des groupes "terroristes" en Libye en leur fournissant des munitions, des allégations démenties par Khartoum.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte de huit mois, les autorités de transition n'ont pas réussi à former une armée et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices notamment islamistes qui font la loi dans le pays plongé dans le chaos.

Fin août, une coalition de milices, Fajr Libya, s'est emparée de la capitale à l'issue de plusieurs semaines de combats contre des forces pro-gouvernementales.

Depuis, le gouvernement d'Abdallah al-Theni a choisi de siéger à Tobrouk, dans l'est du pays, tout comme le Parlement élu le 25 juin.

L'ambassade du Niger en Libye assiégée
L'ambassade du Niger en Libye avait été assiégée de lundi à mardi au petit matin par des miliciens lourdement armés, a annoncé le ministère nigérien des Affaires étrangères, jugeant cet incident «gravissime» et «rarissime».

L'incident de Tripoli a abouti à «l'encerclement et la séquestration du personnel diplomatique, y compris l'ambassadeur», par des «groupes de miliciens incontrôlés», a affirmé à la presse Abani Sani Ibrahim, secrétaire général du ministère nigérien. Il n'a donné aucune précision sur l'identité de ces «miliciens».

Ces derniers, roulant en «véhicules militaires» équipés de mitrailleuses lourdes, n'ont toutefois pas «exercé de violence», a assuré M. Sani Ibrahim.

Il a démenti tout lien entre cet incident et les appels réguliers du président nigérien Mahamadou Issoufou à intervenir militairement en Libye voisine, plongée en plein chaos.

L'incident serait lié à des rumeurs selon lesquelles les forces armées nigériennes auraient «pénétré dans l'ambassade de Libye» au Niger, «ce qui est faux», engendrant des «représailles» à Tripoli, a-t-il expliqué.

L'ambassadeur de Libye au Niger, Issam al-Gattous, a accusé le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale de l'avoir remplacé «par la force des armes en collaboration avec les autorités nigériennes».

M. Gattous a affirmé à la chaîne privée al-Nabaa qu'il a été empêché d'entrer à l'ambassade à Niamey par les services de sécurité nigériens.

Une source au sein du gouvernement d'Abdallah al-Theni a indiqué à l'AFP que M. Gattous avait été remplacé à son poste, mais «a refusé d'obtempérer parce qu'il soutient le soi-disant gouvernement des milices».

Une coalition de milices avait en effet pris le contrôle de la capitale libyenne en août et y a installé un gouvernement parallèle dirigé par Omar al-Hassi.

La situation sécuritaire est catastrophique en Libye trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Les ex-rebelles qui ont combattu l'ancien régime ont formé des milices sur des bases idéologiques, régionales ou politiques et font la loi dans le pays plongé dans le chaos.