Israël sanctionne Abbas et annule la libération des prisonniers palestiniens

Publié le Vendredi 04 Avril 2014 à 11:35
Les négociations de paix dans l'impasse. AFP - Les pourparlers, entrés dans leur neuvième et dernier mois, ont atteint "un moment critique", a reconnu le chef de la diplomatie américaine à Alger, estimant qu'un échec sur les conditions de la poursuite du dialogue constituerait "une tragédie pour les deux parties" après plus de 20 ans de processus de paix.

"Il existe encore un fossé qui doit être comblé assez rapidement", a reconnu John Kerry, qui s'est de nouveau entretenu dans la journée avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas, réclamant "un compromis décisif pour pouvoir avancer". Lors d'une rencontre qui a duré jusqu'à l'aube entre négociateurs en présence des médiateurs américains, la chef de la délégation israélienne Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération d'un quatrième contingent de prisonniers, prévue le 29 mars mais reportée, était désormais annulée.

Un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a indiqué ne "pas être surpris", affirmant qu'"Israël a l'habitude de se dérober aux accords et ententes qu'il a signés". "C'est la raison pour laquelle les conditions de toutes futures négociations doivent changer radicalement", a-t-il estimé, dénonçant une "politique constante de chantage et de pressions". La Maison-Blanche a souligné que "la décision par les Israéliens de retarder la libération d'un quatrième groupe de prisonniers créait des difficultés", tout en indiquant qu'aucune des deux parties n'avait "dit vouloir rompre les discussions".

Tzipi Livni, ministre de la Justice et chargée des négociations, a rencontré mercredi soir à al-Qods l'émissaire américain Martin Indyk et le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Elle a déclaré à la partie palestinienne qu'aucune démarche unilatérale ne ferait avancer les pourparlers et l'a exhortée à renoncer à sa décision d'adhérer à des traités internationaux et à revenir à la table des négociations, a ajouté la source.

Aux termes de l'accord conclu en juillet sous l'égide des États-Unis pour renouer le dialogue, l'Autorité palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales pendant les neuf mois impartis aux pourparlers, en échange de la libération par Israël de quatre contingents de prisonniers incarcérés avant 1993.

Trois groupes ont été relâchés, mais pour libérer le quatrième contingent, Israël exigeait une prolongation des négociations au-delà de l'échéance du 29 avril.

Les Palestiniens ont refusé cette condition supplémentaire, et Israël a refusé de relâcher les prisonniers comme convenu le 29 mars, évoquant une suspension de la décision.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a alors décidé mardi de reprendre la voie de l'ONU afin de progresser vers une pleine reconnaissance de l'État de Palestine en demandant l'adhésion à 15 accords et traités internationaux.