Irak : Washington condamne le massacre de 1700 soldats chiites à Tikrit

Publié le Lundi 16 Juin 2014 à 10:21
AFP - Washington a condamné dimanche le massacre «horrible» perpétré par les jihadistes sunnites qui affirment avoir exécuté 1.700 soldats chiites irakiens à Tikrit (nord), tandis que les autorités irakiennes disaient avoir «repris l’initiative» face aux insurgés.

«La revendication des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui affirment avoir massacré 1.700 chiites membres des forces de l’Armée de l’air irakienne est horrible et traduit la soif de sang de ces terroristes», a fustigé dans un communiqué la porte-parole du Département d’Etat américain Jen Psaki.

Vendredi, des tweets qui avaient été attribués à l’EIIL revendiquaient le meurtre de 1.700 soldats chiites par les jihadistes, une affirmation qui n’avait pas pu être vérifiée de manière indépendante (…).

Mme Psaki a précisé que les Etats-Unis n’étaient pas en mesure de «confirmer» la revendication de l’EIIL. «Mais l’un des premiers objectifs de l’EIIL est d’instaurer la frayeur dans les cœurs de tous les Irakiens et de semer la division entre les différentes confessions religieuses de sa population», dénonce le communiqué du département d’Etat.

«Des terroristes capables de perpétrer des actes aussi abominables sont les ennemis communs des Etats-Unis, de l’Irak et de la communauté internationale», a ajouté Mme Psaki.
Selon le communiqué de Washington, les 1.700 soldats ont été tués à Tikrit (nord), qui compte parmi les vastes territoires conquis en trois jours - mardi, mercredi et jeudi- par les sunnites de l’EIIL.

Les jihahistes ont également pris la deuxième ville d’Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), ainsi que d’autres régions de la province de Salaheddine, et des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord). Dimanche, ils ont pris le contrôle, selon des officiers, de la région d’Al-Adhim à Diyala.

Dans un entretien à l’AFP, l’ancien émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a estimé que l’offensive jihadiste résultait de l’inertie de la communauté internationale face au conflit syrien qui fait rage depuis 2011.

Washington a déployé dans le Golfe un porte-avions. Mais dimanche à Téhéran, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Marzieh Afkham, citée par l’agence officielle Irna, a assuré que l’Iran était «fortement hostile à une intervention militaire américaine en Irak».

Un autre responsable iranien, Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a qualifié de «totalement irréel» toute coopération avec Washington.

Selon le Wall Street Journal de dimanche, des pourparlers directs débuteront cependant sous peu entre Téhéran et Washington, pourtant grands rivaux, en vue d’envisager une coopération pour venir en aide à Bagdad.

L’Iran, pays à majorité chiite, se trouve de manière inattendue avoir des intérêts stratégiques communs avec les Etats-Unis dans l’aide que les deux pays comptent apporter aux autorités irakiennes, elles aussi chiites, contre les insurgés sunnites de l’EIIL.

Les discussions entre Washington et Téhéran pourraient avoir lieu en marge des négociations qui débutent à Vienne lundi sur le nucléaire iranien.

Un responsable américain a démenti les informations du WSJ. «Nous n’avons engagé (aucune discussion) et nous n’avons rien de prévu», a-t-il déclaré à l’AFP.
- Les forces irakiennes ont «repris l’initiative» -

Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé qu’ils allaient envoyer des renforts de sécurité autour de leur ambassade à Bagdad et déplacer certains employés vers d’autres sites en Irak face à «l’instabilité et la violence dans certaines parties de l’Irak».

Samedi, les forces de sécurité ont semblé relever la tête, reprenant Ishaqi et Mouatassam, non loin de Bagdad. Et dimanche, elles ont repoussé un assaut d’insurgés sur la ville stratégique de Tal Afar, à 380 km au nord-ouest de Bagdad et à une soixantaine de km de la frontière syrienne, selon des responsables.

Dix personnes ont été tuées et 40 blessées dans des bombardements menés sur cette ville par les insurgés qui ont perdu 18 combattants dans l’assaut.

Le lieutenant-général Qassem Atta, porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki sur la sécurité, a affirmé que les forces avaient «repris l’initiative» face aux insurgés, évoquant le chiffre de 279 «terroristes» tués au cours des dernières 24 heures.

Les forces de sécurité donnent régulièrement des bilans d’insurgés tués particulièrement élevés, impossibles à vérifier de manière indépendante.

Les autorités ont par ailleurs annoncé samedi un plan de sécurité pour défendre Bagdad, où un attentat a fait neuf morts dimanche.

Répondant à l’appel du gouvernement et du grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, des milliers de citoyens se sont portés volontaires pour prendre les armes contre les insurgés.

Au nord de Baqouba, l’un de ces centres de recrutement a été visé dimanche par des tirs d’obus de mortier, qui ont fait six morts.

Par ailleurs, à Khanaqine, 150 km au nord-est de Bagdad, au moins six combattants des Peshmergas (forces kurdes) ont été tués dans un raid aérien de l’armée irakienne contre un convoi.

L’EIIL, qui a lancé il y a près d’une semaine son offensive en Irak, cherche à créer un Etat islamique dans une zone frontalière avec la Syrie, où il est connu pour ses exactions.

«C’est une règle bien connue: un conflit de ce genre ne peut pas rester enfermé dans les frontières d’un seul pays. Malheureusement, on a négligé le problème syrien et on n’a pas aidé à le résoudre. Voilà le résultat», a déploré M. Brahimi dans un entretien à l’AFP.


 

Commentaires 

 
+1 #1 RE: Irak : Washington condamne le massacre de 1700 soldats chiites à Tikrit
Ecrit par Constantinople     16-06-2014 12:08
Alors là :D :D :D
Sacré Américain après avoir fourni au dictateur Sadam Hussain les ustensiles nécessaire pour frapper l'Iran en 1980 et 1988.
Aujourd'hui il condamne la mort des Chiites, quel hypocrisie et lacheté regarder vos amie Américain comment ils sont.
La vérité c'est que l’économie Américaine a prit un sacré coup, ils ne font plus la loi.
Dans exactement 2 ans , Israël sera le nouveau patron de la région mais elle tombera aussi tout simplement parce que les arabes viennent a peine de ce révolté.
 
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