Irak : Nouri al-Maliki cède le pouvoir à son successeur |
Publié le Vendredi 15 Août 2014 à 10:50 |
AFP - Le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki a annoncé jeudi soir qu’il renonçait à briguer un troisième mandat lors d’une allocution télévisée où il est apparu aux côté de son successeur désigné, Haïdar al-Abadi. «J’annonce devant vous aujourd’hui (...) le retrait de ma candidature au profit du frère Haïdar al-Abadi», a déclaré Maliki dans cette allocution retransmise à la télévision. Le représentant spécial de l’ONU à Bagdad, Nickolay Mladenov, a qualifié vendredi la décision du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki de se retirer de «pas historique» pour l’Irak. «La décision de M. Maliki de permettre la formation d’un nouveau gouvernement sans autre retard démontre une stature d’homme d’Etat et un engagement envers le processus démocratique et la Constitution», a-t-il estimé dans un communiqué. «Cela permettra un autre pas historique: une transition pacifique de gouvernement dans un pays qui a subi tant de massacres et de violence». Du côté des Etats-Unis, la décision du Premier ministre irakien est «un grand pas en avant» pour l’Irak, a estimé jeudi Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale du président américain Barack Obama. Saluant la décision de Maliki, Mme Rice a souligné que le nouveau Premier ministre, Haïdar al-Abadi, avait reçu des messages de soutien «du monde entier». «C’est encourageant et nous espérons que cela permettra de placer l’Irak sur une nouvelle voie et d’unir son peuple contre la menace que représente l’Etat islamique», a-t-elle ajouté. Le président Massoum a chargé lundi Haïdar al-Abadi, un membre du parti Dawa de Maliki, de former un nouveau gouvernement, une décision que Maliki avait qualifiée de violation de la constitution. Maliki, même s’il a été lâché par ses alliés iranien et américain, et des membres de son bloc chiite, avait affirmé mercredi qu’il n’avait pas l’intention de quitter le pouvoir sans une décision de la Cour fédérale, qu’il a saisie. Ses nombreux détracteurs imputent le chaos dans le pays et notamment la montée en force des jihadistes à sa politique d’exclusion des sunnites et son autoritarisme pendant ses huit années au pouvoir. Le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de freiner l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique qui ont lancé le 9 juin une offensive fulgurante dans le nord du pays lors de laquelle ils se sont emparés de larges pans du territoire. |