Intervention en Syrie : l’Iran avertit contre un embrasement de la région

Publié le Mercredi 28 Août 2013 à 09:48
al-Manar - Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad-Jawad Zarif a déclaré qu'"il est alarmant  voire à la limite de tolérable que la " région soit le théâtre de guerres civiles et de massacre de populations innocentes ", a rapporté l'agence d'informations iraniennes Farsnews.

" Tuer  une seule personne est un crime abominable, avoir recours à l’arme chimique, même la plus limitée, est un crime international, qui est condamnable, sous toutes ses formes», a -t-il poursuivi.

Et de souligner: "De même que l’Iran n’est nullement disposé à tolérer le recours à l’arme nucléaire, il ne tolèrera pas, non plus, qu’un groupe de pays se permette, sous un prétexte quelconque, de lancer une attaque militaire contre  la région au risque de la mettre à feu et à sang, d’y propager l’extrémisme et de la conduire vers le gouffre abyssal de violences et de conflits ".

Haussant le ton,  Zarif a déclaré: "il est évident que les impacts d’une telle incursion déborderaient les frontières d’Egypte et de la Syrie, il contaminera certes les pays régionaux voire extrarégionaux».

 «J’ai dit à M. Feltman que les impacts de tout aventurisme et intervention étrangère iraient, certes, bien au-delà des frontières de ce pays et embraseraient toute la région. L’extrémisme et la violence ne connaissent pas de limites et ne se confinent pas à la région», a indiqué Zarif.
 
Par ailleurs, selon des experts, l'Iran serait prête à intervenir militairemenet en Syrie , si les Etats-Unis se décident à lancer une opération terrestre en Syrie.

Selon Vladimir Evseïev, directeur du Centre d'études sociales et politiques , "en cas  d'une ou quelques frappes  dirigées contre la Syrie. Je ne pense pas que dans un tel cas l'Iran introduise une unité du Corps des gardes de la révolution islamique sur le territoire syrien. Mais s'il s'agit d'une opération terrestre, l'implication de l'Iran pourrait être beaucoup plus grave".
Et d'ajouter que Washington créait un nouveau problème, en contribuant à l'implication active de Téhéran dans la crise syrienne qui cesserait alors d'être un conflit entre les coalitions en Syrie.

Sergueï Lavrov rejette les arguments de John Kerry

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a averti qu'une solution militaire en Syrie déstabiliserait le pays et le Moyen-Orient, a indiqué mercredi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Lors d'une conversation téléphonique mardi avec l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU, Lakhdar Brahimi, "Sergueï Lavrov a insisté sur le fait qu'il n'y avait pas d'alternative à une solution politico-diplomatique en Syrie, en remarquant que les tentatives de solution militaire ne mèneraient qu'à une déstabilisation supplémentaire de la situation dans le pays et la région".
   
Les deux hommes "sont convenus que dans ce moment critique, toutes les parties prenantes, y compris les +acteurs+ étrangers, devaient agir de manière extrêmement responsable et ne pas répéter les erreurs du passé", selon le
communiqué.
   
Dans un autre communiqué publié mardi soir, la diplomatie russe a indiqué que M. Lavrov avait, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, rejeté les arguments de ce dernier selon lesquels le gouvernement syrien serait derrière l'attaque aux armes chimiques.
   
Lors de cette discussion, "M. Kerry a exposé des opinions prétendument fondées sur des informations de sources fiables, selon lesquelles la responsabilité des incidents au cours desquels ont probablement été utilisées des armes chimiques reposait sur le gouvernement syrien".
   
"M. Lavrov a rejeté cette vision des choses, en exposant les arguments de la partie russe", a indiqué le communiqué.
   
"Moscou est toujours particulièrement préoccupé par la ligne dangereuse et qui semble déjà évidente de plusieurs pays visant à torpiller consciemment les prémices d'un règlement politico-diplomatique du conflit", a-t-il ajouté.