France : Myriam El Khomri, nouvelle ministre du Travail

Publié le Mercredi 02 Septembre 2015 à 14:03
Myriam El KhomriReuters - C'est une inconnue du grand public, mais une protégée de François Hollande et Manuel Valls, qui hérite du ministère du Travail : Myriam El Khomri, 37 ans, aura la lourde tâche de mener la lutte contre le chômage dont le chef de l'Etat a fait l'une des conditions de sa candidature en 2017.

L'ex-secrétaire d'Etat à la Ville succède à François Rebsamen. Une nomination surprise qui consacre une ascension fulgurante pour cette jeune élue parisienne, née à Rabat d'une mère bretonne, enseignante, et d'un père marocain, commerçant.

Née quelques mois après la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, également d'origine marocaine, elle est la benjamine du gouvernement.

"C'est la génération Macron-Vallaud-Belkacem", se félicite-t-on à Matignon.

La jeune femme, qui s'était engagée dans les rangs du Parti socialiste après le 21 avril 2002, lorsque Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour de la présidentielle au profit d'un duel entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, avait entamé sa carrière comme stagiaire au ministère de la Ville de Claude Bartolone en 2001, après des études de droit public.

Elle se rapproche d'Anne Hidalgo, alors maire du XVIIIe arrondissement de Paris, qui l'enrôle.
Bertrand Delanoë lui a confié ensuite la Protection de l'enfance puis la Sécurité, la Politique de la ville et l'intégration en qualité d'adjointe. Myriam El Khomri avait ensuite rejoint l'équipe d'Anne Hidalgo dont elle fut l'une des porte-parole durant la campagne des municipales de 2014.
Ses proches la décrivent comme une personnalité "pragmatique", "souriante", "efficace" et "optimiste".

Manuel Valls, dit-on, l'avait repérée lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Elle tombe des nues, dit-elle, lorsqu'elle est appelée au gouvernement en août 2014.
"C'est une personnalité qui s'est révélée solide, pugnace, efficace", fait-on valoir dans l'entourage du Premier ministre. Des qualités que cette nouvelle fonction exigeante mettra à l'épreuve.

Le nombre de chômeurs sans activité (inscrits en catégorie A) a baissé de 1.900 personnes à 3.551.600 en France métropolitaine en juillet - la première baisse enregistrée depuis janvier dernier. Mais en ajoutant les catégories B et C (personnes ayant exercé une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a augmenté de 0,3%, soit 15.100 personnes, pour un total de 5.412.500.

"C’est un peu illusoire de penser que le ministre du travail va juguler tout seul le chômage", déclare le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dans un entretien publié mercredi dans Le Monde.

"J’attends de lui qu’il ne soit pas le commentateur mensuel des chiffres du chômage, mais qu’il s’inscrive dans le temps long. Qu’il mène le chantier du compte personnel d’activité, des transitions numérique et écologique et de leur impact sur l’emploi et le travail", ajoute-t-il.