Fissures et défections dans le camp Fillon, après sa convocation par les juges

Publié le Jeudi 02 Mars 2017 à 10:11
Reuters - François Fillon, qui a annoncé mercredi sa convocation par les juges le 15 mars en vue de sa mise en examen, a déclaré qu'il irait jusqu'au bout de sa candidature à la présidence de la République, provoquant un début de scission dans son camp.

Le candidat de la droite et du centre, gravement fragilisé par l'enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse révélés le 25 janvier par Le Canard enchaîné, a dénoncé un "assassinat" politique et une instrumentalisation de la justice.

François Hollande lui a répliqué dans un communiqué, soulignant qu'une candidature à la magistrature suprême n'autorisait pas "à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges", une critique reprise par plusieurs autres candidats. (Pour les réactions)

L'ancien Premier ministre, qui répondra aux juges, a fait valoir que sa convocation intervenait deux jours avant la date-limite de dépôt des parrainages d'élus.

Invoquant le "respect de la parole donnée", Bruno Le Maire a annoncé démissionner de ses fonctions de conseiller pour les affaires internationales et européennes auprès du candidat. Une défection saluée par plusieurs de ses soutiens : Arnaud Robinet, Franck Riester, Yves Jégo, Laure de La Raudière.

Dans des rangs déjà ébranlés par la tournure des événements, les velléités frondeuses ont resurgi, et non des moindres.

L'UDI, parti centriste allié à François Fillon, a décidé de "suspendre" sa participation à la campagne dans l'attente d'une décision définitive la semaine prochaine. La tentation d'un ralliement à Emmanuel Macron grandirait en son sein.

La "sarkozyste" Catherine Vautrin, vice-présidente LR de l'Assemblée, juge dans le journal L'Union qu'"il est grand temps que nous puissions avoir un autre candidat", tandis qu'un autre "sarkozyste", le député LR Pierre Lellouche, a demandé le retrait de François Fillon et la saisine du Conseil constitutionnel en vue du report de la présidentielle.

Selon plusieurs sources à LR, Nicolas Sarkozy a appelé ses troupes à soutenir son ancien Premier ministre. Doutes et interrogations saisissent aussi les juppéistes.

Alain Juppé, qui se trouvait mercredi à Paris pour une réunion des présidents de métropole, s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat. Le nom du maire de Bordeaux avait été de nouveau évoqué mercredi matin comme possible recours