Ethiopie : 669 personnes tuées dans de violentes manifestations pour les libertés politiques

Publié le Mercredi 19 Avril 2017 à 11:48
AP - Au moins 669 personnes ont été tuées pendant les mois de violence qui ont mené à l’imposition d’un état d’urgence en Éthiopie, selon la Commission éthiopienne des droits de la personne, une agence affiliée au gouvernement.

Les manifestations qui ont éclaté en novembre 2015 pour réclamer davantage de libertés politiques, avant de se propager au reste du pays, ont donné des maux de tête à l’une des économies les plus robustes d’Afrique et à un gouvernement connu pour son manque de tolérance envers la dissidence.

Le rapport présenté par la commission aux parlementaires blâme essentiellement l’opposition pour ces manifestations qualifiées d’illégales dans l’État instable d’Oromia et ailleurs. Le document ajoute toutefois que les forces de l’ordre avaient été mal préparées pour affronter en octobre une manifestation qui s’est transformée en bousculade mortelle, menant à l’imposition d’un état d’urgence.

Les parlementaires ont prolongé en mars de quatre mois l’état d’urgence qui était en vigueur depuis six.

Des groupes de défense des droits de la personne ont accusé le régime éthiopien d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires pendant ces manifestations et ont demandé des enquêtes indépendantes.

La commission éthiopienne est d’avis que les forces de sécurité ont répliqué de manière «proportionnée», mais elle recommande aussi que les membres des forces de l’ordre pris en défaut lors de plusieurs incidents soient traduits en justice.

Plus de 25 000 personnes qui auraient participé aux manifestations ont été arrêtées en vertu de l’état d’urgence. Plusieurs milliers d’entre elles ont été relâchées. Le gouvernement a prévenu que «des milliers» d’autres devront répondre de leurs actes devant la justice.