Escalade à Gaza, trois Palestiniens tués dans des raids israéliens

Publié le Jeudi 09 Août 2018 à 08:39
AFP & al-Quds- Trois Palestiniens ont été tués et six autres blessés dans d’intenses raids israéliens sur la bande de Gaza, ont annoncé les services de santé de Gaza. Un Palestinien a été tué dans le nord de la bande, le Hamas précisant qu'il s'appelait Ali Ghandour et faisait partie de la branche armée du mouvement.

Une femme, Enas Khammash, 23 ans, et sa fille Bayan, 18 mois, ont perdu la vie dans un raid qui a touché Jafarawi, dans le centre de la bande de Gaza, et le mari de cette femme, qui était enceinte, a été blessé, ont indiqué les services de santé palestiniens.

L’armée d’occupation a mis en garde jeudi le mouvement de résistance Hamas de l’escalade de violence à Gaza. Selon les médias israéliens, les responsables étudient l’évacuation des Israéliens des régions limitrophes aux frontières de Gaza.

Cela intervient suite à une escalade depuis le soir du mercredi entre l’armée d’occupation sioniste et la résistance palestiniennes.

La branche armée du Hamas a revendiqué les tirs sur Israël, déclarant dans un communiqué que la "résistance" palestinienne avait lancé un grand nombre de roquettes sur "des positions ennemies autour de la bande de Gaza"

Les tirs palestiniens sont survenus au lendemain de la mort de deux membres des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, dans une frappe israélienne dans le nord de la bande de Gaza. Le Hamas avait alors menacé de "faire payer le prix" à Israël.

Selon plusieurs médias israéliens, le commandement de l'armée a ensuite admis que l'attaque contre le Hamas avait été décidée après que l'armée a estimé "par erreur" que des tirs contre des soldats provenaient de cette position.

Le Hamas a affirmé que ses combattants tués participaient à un exercice et que la frappe s'était produite au moment où de hauts responsables du mouvement étaient en visite dans le secteur.
La brusque montée de tension de mercredi intervient alors qu'Israël et le Hamas discutent indirectement d'une éventuelle trêve, par l'intermédiaire de l'Egypte et l'ONU.

Les dirigeants du Hamas ont tenu ces derniers jours des réunions à Gaza, mais aucun détail n'a filtré.

Selon les médias israéliens, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir jeudi matin pour poursuivre les discussions sur les conditions d'une possible trêve.

L'ONU a appelé au calme et a déploré en particulier les tirs de roquettes du Hamas. "Je suis profondément alarmé par l'escalade de la violence entre Gaza et Israël, et particulièrement par les nombreuses roquettes tirées aujourd'hui vers des localités du sud d'Israël", a déclaré dans un communiqué l'envoyé spécial de l'ONU Nickolay Mladenov.

Il a appelé toutes les parties à "s'éloigner du bord du gouffre".

Les tensions sont vives depuis des mois entre les deux parties. Les Palestiniens protestent quasiment tous les vendredis depuis le 30 mars près de la barrière séparant la bande de Gaza du territoire israélien pour dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans à l'enclave et réclamer le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d'Israël en 1948.

Au moins 163 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza depuis le 30 mars.

Un soldat israélien a été tué le 20 juillet par un Palestinien durant une opération de l'armée près de la barrière, le premier dans cette zone depuis 2014. Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008.