Erdogan n’en veut pas "d'un couloir de la terreur" à la frontière avec la Syrie

Publié le Vendredi 02 Septembre 2016 à 10:30
Recep Tayyip Erdogan AFP - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a assuré vendredi que les combattants kurdes syriens ne s'étaient pas retirés à l'est de l'Euphrate dans le nord de la Syrie.

On dit qu'ils se sont dirigés vers l'est, mais c'est faux, ils n'ont pas traversé le fleuve, a déclaré le chef de l'Etat lors d'un discours à l'aéroport Esenboga de la capitale turque, en référence aux YPG (Unités de protection du peuple kurde) qu'Ankara qualifie de terroristes liés aux séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) du sud-est de la Turquie.

Il a ainsi réfuté les déclarations des Etats-Unis selon lesquelles les YPG avaient traversé l'Euphrate.

Un responsable américain de la Défense avait affirmé lundi que tous les YPG s'étaient retirées à l'est du fleuve, conformément à ce que demande le gouvernement turc.

Ankara, en conflit avec le PKK sur son propre territoire, veut en effet empêcher les Kurdes syriens de former une ceinture continue le long de sa frontière avec la Syrie voisine.

La Turquie a prévenu qu'elle continuerait de frapper les combattants kurdes syriens dans le nord de la Syrie tant qu'ils ne seraient pas revenus à l'est du fleuve.

On ne peut pas nous demander de tolérer la création d'un couloir de la terreur. Nous ne le permettrons pas, a martelé M. Erdogan.

Ces déclarations interviennent un peu plus d'une semaine après le lancement de l'opération turque Bouclier de l'Euphrate, visant à la fois les combattants kurdes et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Depuis le 24 août, date de la reprise facile à l'EI de la localité syrienne de Jarablos (nord) par des rebelles syriens soutenus par Ankara, les efforts de la Turquie se sont majoritairement portés sur les YPG, alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.