Egypte : Morsi formellement placé en détention pour ses liens avec Hamas

Publié le Vendredi 26 Juillet 2013 à 10:19
AFP - L'ex-président égyptien Mohamed Morsi a été formellement placé en détention vendredi, sur décision d'un tribunal du Caire. Il devra notamment répondre de ses liens avec le Hamas.

Un tribunal du Caire a ordonné le placement en détention du président destitué Mohamed Morsi. Il est accusé de lien avec le Hamas palestinien lors d'attaques contre la police et une évasion de prison début 2011, a rapporté vendredi l'agence officielle Mena.

L'ex-président, détenu au secret par l'armée depuis sa destitution le 3 juillet, a été formellement placé en détention pour une durée maximale de 15 jours dans le cadre de cette procédure.
Jeudi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait appelé l'armée égyptienne à libérer Mohamed Morsi et d'autres dirigeants des Frères musulmans emprisonnés.
De quoi mettre le feu aux poudres, alors que les islamistes et les nouvelles autorités s'apprêtaient à une nouvelle épreuve de force dans la rue ce vendredi. Les Frères musulmans et le général Abdel Fattah al-Sissi ont appelé à des manifestations rivales entre partisans et opposants de Mohamed Morsi.

L'armée égyptienne alternait jeudi mises en garde et propos rassurants face aux partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, à la veille de ces manifestations qui provoquent de vives inquiétudes dans le monde.

Les deux camps, qui s'accusent mutuellement d'entraîner le pays vers la guerre civile, semblaient vouloir se dégager par avance de toute responsabilité au cas où les rassemblements de vendredi dégénéreraient.

L'appel du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi à manifester vendredi pour lui donner "mandat" d'en "finir avec le terrorisme et la violence" ne "constituait pas une menace envers un groupe politique en particulier", a assuré un porte-parole militaire, en allusion aux Frères musulmans.

Mais un communiqué, publié sur une page Facebook proche des militaires, diffusait dans le même temps un message plus pressant, voire menaçant.

"Le commandant des forces armées a donné un délai de 48 heures pour un retour dans les rangs de la nation" -une demande de fait aux Frères musulmans de s'associer au processus de "réconcilation" prôné par le nouveau pouvoir- selon ce texte repris par l'agence officielle Mena.
Après les rassemblements de vendredi, "les forces armées changeront de stratégie face à violence et au terrorisme", selon le texte, relativisé par une source militaire affirmant que "cet ultimatum de 48 heures est en fait une invitation politique" ne comportant pas de menace d'intervention.

Les Frères musulmans ont vu dans le discours du général Sissi un "appel à la guerre civile". Leur guide suprême, Mohamed Badie, a toutefois réaffirmé que les manifestations vendredi "contre le coup d'Etat sanglant" qui a renversé le président le 3 juillet devaient être "pacifiques".
L'ancien Premier ministre de Mohamed Morsi, Hicham Qandil a présenté des mesures de compromis pour "cesser l'effusion de sang" et esquisser une solution politique, proposant la libération des personnes arrêtées et la levée de l'isolement du président déchu.