Egypte : Les frères musulmans refusent l’appel à la réconciliation nationale

Publié le Mercredi 24 Juillet 2013 à 10:46
Les frères musulmans réclament le retour de Morsi. Les frères musulmans ont annoncé qu’ils avaient décliné l’appel de la présidence égyptienne en vue de participer à des réunions de réconciliation nationale, prévues ce mercredi. Al-Azhar et des forces politiques ont en même temps exprimé leur soutien à cette initiative lancée par la présidence égyptienne, rapporte le site d'aljazeera.

Les frères musulmans ont dit refuser l’appel à la participation à ces rencontres de réconciliation dans la mesure où "il émane d’une partie illégitime".

Ahmed Diab, membre du haut comité du parti Liberté et Justice, aile politique des frères musulmans, a déclaré que "le dialogue avec les putschistes est impossible". Il s’est demandé lors d’une communication téléphonique avec la-Jazeera, "comment peut-il y avoir de dialogue réel au milieu du crépissement des balles et de l’attaque contre des manifestations pacifistes ?"

Pour sa part, al-Azhar a demandé d’appuyer l’initiative de réconciliation nationale globale, appelant l’ensemble des parties à y participer et à la faire réussir.  La grande mosquée a démenti que son Imam, Ahmed el-Tayeb, ait déclaré que "les événements du 30 juin ne sont pas un coup d’Etat militaire". "El-Tayeb n’a pas évoqué ce sujet ni de prêt ni de loin lors de sa rencontre avec une délégation de jeunes du front du 30 juin", précise un communiqué de la grande mosquée.

Le président égyptien par intérim, Adly Mansour, avait appelé lundi à l’occasion du 61ème anniversaire de la révolution du 23 juillet 1952, "à la réconciliation nationale et à l’ouverture d’une nouvelle page".

Ce faisant, les frères musulmans ont fustigé mardi ce qu’ils ont qualifiés "les putschistes sanguinaires qui continuent à tuer les manifestants". Des morts et des blessés parmi les partisans du président évincé Mohamed Morsi, sont tombés sur la place Ennahdha à l’aube de mardi.  

Parallèlement, le front du salut national a condamné dans un communiqué ce qu’il a qualifié "la poursuite des partisans des frères musulmans d’attaquer les manifestants pacifiques".

Les frères musulmans accusent l’armée de coup d’Etat militaire après la destitution de Mohamed Morsi le 03 juillet dernier, dans le cadre d’une feuille de route prévoyant notamment la suspension temporaire de la constitution et l’appel à des élections anticipées. Ils annoncent qu’ils poursuivront les sit-in jusqu’au retour de Mohamed Morsi, détenu dans un lieu tenu secret.