Egypte : Al-Arian accuse Dahlane d’être impliqué dans le rapt des soldats

Publié le Samedi 25 Mai 2013 à 10:50
Issam al-ArianIssam al-Arian, vice-président du parti égyptien Liberté et Justice, a accusé le dirigeant du mouvement Fatah, Mohamed Dahlane, d’introduire des éléments à Sinaï pour la déstabiliser, et ce avec un financement de l’Etat des Emirats, signalant la possible implication de Dahlane dans l’enlèvement des soldats et policiers égyptiens.  

Il a ajouté que la crise des soldats kidnappés qui ont été libérés mercredi dernier ne peut-être close qu’avec l’arrestation des kidnappeurs.

Al-Arian a déclaré au journal al-Hayat dans son édition de samedi, cité par l’agence de presse palestinienne maannews, que "Dahlane est proche de l’Etat des Emirats, et œuvre à la déstabilisation du Sinaï, par l’introduction d’éléments armés sur son sol", appelant à ouvrir les dossiers des éléments de Fatah expulsés en 2006 de la bande de Gaza, après que Hamas en ait pris le contrôle.

Il a ajouté que "Dahlane a conspiré contre Yasser Arafat, et contre Mahmoud Abbas, et conspire contre lui-même, car le complot est partie intégrante de sa structure psychologique". "S’il a comploté contre Arafat et Abou Mazen, il conspirera bientôt contre ses nouveaux amis", a-t-il dit.       

Mohamed DahlaneSur la question de savoir s’il accuse Dahlane dans l’affaire d’enlèvement des soldats, il a répondu : "bien sûr, il s’accuse lui-même, c’est qu’il gère 500 à 600 éléments armés qui sévissent à Sinaï, et les prend en charge à travers les caisses des Emirats, c’est une catastrophe que pareille situation prévaut à Sinaï".

Pour le vice-président du parti liberté et justice, "le problème de Sinaï ne date pas d’aujourd’hui, ni de l’époque du président déchu Hosni Moubarak. Mais, depuis l’époque du défunt Jamal Abdennasser, l’entrée à Sinaï était interdite, excepté par un laissez-passer sécuritaire".

Il a ajouté qu’il existe deux visions, ayant prévalu chez les régimes qui se sont succédé envers Sinaï, la première préconise de faire de Sinaï une zone tampon, et la seconde estime que le développement est le meilleur moyen d'en préserver la sécurité nationale. Al-Arian a appelé à prendre des mesures courageuses au sujet de Sinaï pour y conduire un développement réel, et encourager le maintien des Bédouins sur ses terres.

Au sujet des informations faisant état de promesses données aux ravisseurs de libérer des prisonniers parmi les bédouins de Sinaï en contrepartie de l’élargissement des membres de sécurité égyptiens, al-Arian a infirmé l’existence d'un tel deal : "Il n’y a absolument pas de marchés à ce sujet, et on ne doit pas considérer les habitants de Sinaï en tant que terroristes". "J’ai vu de mes propres yeux lorsque j’étais détenu à la prison de Tora à l’époque de l’ancien régime, comment les habitants du Sinaï étaient humiliés et torturés, hommes, enfants et personnes âgées, même les femmes étaient persécutées, ce sont là des souffrances qui existent avec lesquelles il faut composer", a-t-il souligné.