Deux attentats à Istanbul , plusieurs victimes

Publié le Lundi 28 Juillet 2008 à 11:50
Reuters- Seize personnes ont été tuées et environ 150 autres blessées dimanche soir à Istanbul par l'explosion de deux bombes dans le quartier animé de Gungoren, selon un nouveau bilan communiqué par l'agence anatolienne de presse.

"Nous connaissons les assassins", affirmait lundi le quotidien Sabah qui a publié en "une" une photo montrant les corps de victimes jonchant la zone piétonne.
L'attentat, le plus sanglant dans la ville depuis une vague d'explosions en novembre 2003, n'a pas été revendiqué.

Selon la presse, trois personnes ont été interpellées par la police qui suit la piste des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Selon les journaux, la guérilla kurde a utilisé par le passé le même explosif que celui employé pour les attentats de dimanche.

Les habitants sont sortis dans les rues après une première explosion avant d'être fauchés par un deuxième engin explosif, dissimulé dans une poubelle à une cinquantaine de mètres, dans une rue piétonne où les Stambouliotes ont l'habitude de se réunir en famille pour dîner, boire le thé ou déambuler.

"Nous avons désormais seize citoyens qui ont perdu la vie", a déclaré le ministre de la Santé, Recep Akdag, cité par l'agence anatolienne de presse.

CONTEXTE POLITIQUE TENDU
Des équipes de la police scientifique passent au crible le lieu des attentats et la police examine les enregistrements des caméras de surveillance situées dans le secteur.

Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Guler, s'est dit certain de la nature "terroriste" de ces attentats, qu'il a qualifiés de "haineux", mais il a exclu qu'ils aient été le fait de kamikazes.

Des mouvements islamistes, des séparatistes kurdes et des activistes d'extrême gauche ont commis des attentats à l'explosif à Istanbul par le passé.

Le président turc Abdullah Gül a condamné les auteurs des attentats et ce "désir inhumain de cruauté et de violence".

Ces attaques sont survenues dans un contexte politique tendu, à la veille d'une audience potentiellement décisive pour l'avenir politique de l'AKP, le parti islamiste modéré au pouvoir.

La Cour constitutionnelle délibère ce lundi sur une demande de dissolution de la formation d'Abdullah Gül et du Premier ministre Tayyip Erdogan pour atteinte au principe de laïcité de l'Etat fondé par Kemal Atatürk.

La police a parallèlement mis au jour ce qui est présenté comme un vaste complot organisé par un groupuscule ultranationaliste pour renverser le gouvernement.

Quatre-vingt-six personnes, dont d'anciens officiers de l'armée, ont jusqu'à présent été inculpées.