Des morts et blessés lors de manifestations en Egypte

Publié le Dimanche 25 Janvier 2015 à 21:03
AFP - Au moins 13 personnes, dont un policier, ont été tuées et 30 blessées dimanche en Egypte, au moment où le pays marque le quatrième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

Dimanche, onze manifestants pro-Morsi ont ainsi été tués dans des affrontements avec la police à travers la capitale égyptienne, et un douzième manifestant a été tué dans la ville d’Alexandrie (Nord), a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la Santé. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que des manifestants avaient abattu un policier dans le nord de la capitale.

Déjà, samedi soir, une manifestante a été tuée dans la capitale lors de heurts avec la police. Une manifestation d’un parti de gauche, le parti de «l’alliance populaire socialiste», qui célébrait le quatrième anniversaire de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

La jeunesse militante, laïque et de gauche, était le fer de lance du soulèvement populaire de 2011, et a soutenu dans son ensemble l’éviction par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Depuis, le président Abdel Fattah al-Sissi, l’ex-chef de l’armée tombeur de Morsi, est accusé de mener une répression implacable contre toute opposition, islamiste mais aussi laïque.

Selon un porte-parole du ministère de la Santé, la manifestante, Shaïmaa al-Sabbagh, 34 ans, mère d’un enfant de 5 ans, est morte. Dès samedi, elle était devenue un symbole de ces violences : des photos et vidéos de la jeune femme se faisant porter après avoir été touchée ont fait le tour du monde.

Des manifestants ont indiqué qu’elle avait été touchée par des tirs de chevrotine de la police, qui dispersait la manifestation. Toutefois un responsable du ministère de l’Intérieur, Abdel Fattah Osman, a démenti samedi soir que la police ait utilisé des tirs de chevrotine pour disperser les manifestants. «Il s’agissait d’une petite manifestation qui ne nécessitait pas le recours à de telles armes. Il n’y a eu que deux tirs de gaz lacrymogènes» a-t-il précisé à l’AFP. Un membre de la formation, Adel el-Meliguy, indique cependant que «la police a tiré des gaz lacrymogènes et des tirs de chevrotine et a arrêté le secrétaire général du parti, et cinq jeunes membres». Et dimanche, dans le centre du Caire, la police a bien tiré à la chevrotine pour disperser des centaines de manifestants qui scandaient des slogans à la fois hostiles aux islamistes et aux nouvelles autorités, et qui tentaient de rejoindre la place Tahrir, l’épicentre de la révolte de 2011.

Les partisans de Morsi restent la cible principale de la répression des autorités. Depuis son éviction, soldats et policiers ont tué plus de 1 400 manifestants islamistes et plus de 15.000 personnes ont été arrêtées – d'ailleurs, les partisans de Morsi avaient appelé ce dimanche à manifester contre l’actuel chef de l’Etat, pour relancer «la révolution» qui a mené à la chute de Moubarak.

Mais des dizaines de militants laïcs et de gauche ont également été emprisonnés pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester.
La police avait averti qu’elle n’hésiterait pas à user de fermeté pour disperser les rassemblements.