Crise: le cauchemar boursier continue

Publié le Mercredi 08 Octobre 2008 à 11:23
AFP- Avec la Bourse de Tokyo qui a perdu 9,38%, les marchés asiatiques vivaient un nouveau cauchemar mercredi, paniqués par la crise financière mondiale et totalement indifférents aux mesures annoncées par les autorités monétaires et les gouvernements pour tenter de reprendre le contrôle de la situation.

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance sur une chute de 952,58 points (-9,38%) à 9.203,32 points, le pire crash enregistré par le marché tokyoïte depuis le "lundi noir" de 1987.
A 14h45 (05h45 GMT), soit à un qurt d'heure de la côture, le Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, avait même chuté de 996,09 points (-9,81%) à 9159,81 points.

Et ce, malgré l'annonce de la Banque du Japon de l'injection de 2.100 milliards de yens (15,5 milliards d'euros) sur le marché bancaire du pays afin de prévenir une pénurie de liquidités liée à la crise financière.
La banque centrale japonaise est intervenue ainsi sur le marché pour la 16e journée ouvrable consécutive.
Les Bourses d'Asie-Pacifique ont été contaminées par la débandade de Wall Street, tombée mardi soir à son plus bas niveau depuis cinq ans après une dégringolade de 5,11% de l'indice Dow Jones et de 5,80% du Nasdaq.
Outre le Nikkei, la Bourse de Hong Kong, fermée mardi, était en forte baisse de 5,6%, mercredi à mi-séance, et celle de Jakarta a suspendu les cotations après une chute de plus de plus de 10% de son principal indice en milieu de matinée.

La déconfiture atteignait des proportions similaires ailleurs dans la région. Vers 04h05 GMT, Séoul perdait 3,85%, Sydney 4,04%, Shanghai 3,08%, Singapour 4,06%, Bangkok 4,30%, Taipei 4,27%, Manille 4,80%, Kuala Lumpur 1,90% et la Nouvelle-Zélande 1,68%.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mardi l'achat de billets de trésorerie, instruments financiers qui permettent aux entreprises de faire face à leurs besoins imprévus de liquidités, espérant ainsi empêcher la contagion de la crise du crédit à l'économie réelle.
Cette annonce n'a pas rassuré la Bourse de New York qui a continué sa chute, terminant en baisse pour la cinquième séance consécutive et atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2003: le Dow Jones a lâché 5,11% et le Nasdaq 5,80%.

L'annonce de la Fed n'a eu aucun effet non plus sur le moral des marchés asiatiques.
"Ce genre de mesure ne fonctionne plus. C'est comme d'insuffler du sang dans un coeur alors que les artères fuient de toutes parts", a critiqué Hiroichi Nishi, courtier chez Nikko Cordial à Tokyo, prédisant que peu d'entreprises voudront vraiment vendre des billets de trésorerie à la Fed."Même les entreprises en bonne santé sont en train de perdre des forces", a-t-il déploré.

De sombres commentaires du président de la Fed, Ben Bernanke, sur la situation de l'économie américaine ont contribué à déprimer les investisseurs, alors même qu'il semblait leur annoncer une prochaine baisse des taux.
"Les perspectives de croissance économique se sont dégradées", et "les risques pesant sur la croissance ont augmenté", a déclaré M. Bernanke dans un discours prononcé devant l'Association for Business Economics.
Les Bourses européennes, évoluant au gré des nouvelles et des rumeurs, ont terminé mardi en ordre dispersé.
Londres a grappillé 0,35%, Paris 0,55% et Madrid 1,27%, alors que Francfort a perdu 1,12%.