Crise financière : Un effroi mondial sur les marchés

Publié le Mardi 07 Octobre 2008 à 11:32
AFP - Au lendemain d'une dégringolade généralisée des Bourses mondiales, et alors que les gouvernements européens tentaient de rassurer les petits épargnants, les places financières d'Asie ont démarré la journée sur un vent de panique, même si la modération est peu à peu revenue dans les salles de marché.

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a ainsi brièvement plongé sous la barre des 10.000 points pour la première fois en plus de cinq ans après une chute de 5,32% en matinée, avant de réduire les pertes à 2,46% à 03H32 GMT.
"Le marché continue à paniquer", a commenté Satoru Ogasawara, stratège au Crédit Suisse. "A Tokyo, les cours chutent mais le volume des transactions est lourd. Cela veut dire que beaucoup de gens sont tout simplement en train de brader leurs actions à la hâte", a-t-il expliqué.

Selon les opérateurs, c'est principalement la chute du dollar face au yen qui inquiète les investisseurs, car ce phénomène pénalise fortement les exportateurs japonais déjà affectés par le recul de la demande aux Etats-Unis.
Les déboires économiques aux Etats-Unis et en Europe ayant fait de la monnaie japonaise une valeur refuge, le billet vert se rapproche ces derniers jours de la barre psychologique des 100 yens. Il a atteint lundi soir à New York les 100,24 yens, son plus bas niveau en sept mois, mais se reprenait légèrement mardi pour s'échanger à 102,06 yens vers 03H30 GMT.
La propagation de la crise financière en Europe amplifie en outre la chute de l'euro, qui a touché lundi un nouveau plus bas face au billet vert depuis plus de quatorze mois, à 1,3441 dollar. L'euro remontait toutefois aux alentours de 1,3511 dollar mardi vers 03H30 GMT.

La séance boursière était maussade partout en Asie, sans toutefois atteindre les extrêmes vécus à Tokyo. Vers 03H25 GMT, Séoul reculait de 0,92%, Shanghai de 1,81%, Sydney de 0,44%, Singapour de 0,12%, Manille de 2,45% et Taipei de 0,55%. La Bourse de Hong Kong était fermée en raison d'un jour férié.

Lundi, toutes les Bourses mondiales ont connu une journée cauchemardesque. Après avoir perdu plus de 7% en séance, le Dow Jones a reculé de 3,58% à New York en clôture, tombant à son plus bas niveau depuis quatre ans.
Paris a dévissé de 9,04%, le plus fort recul en une séance depuis la création de l'indice CAC-40 en 1988. Londres a cédé 7,85%, Francfort 7,07%, Milan 8,24% et Amsterdam 9,14%. Moscou a dégringolé de 19,1%, une chute record.
Face au risque de panique chez les petits épargnants, les pays européens envisagent de porter de 20.000 à jusqu'à 100.000 euros le seuil minimum de garantie bancaire par personne dans le cas d'une faillite.

Deux sources européennes ont confirmé à l'AFP qu'un projet en ce sens "était sur la table des discussions" des ministres européens des Finances à Luxembourg, qui ont commencé à se réunir lundi au niveau de la seule zone euro, et poursuivront les discussions mardi au niveau de l'ensemble de l'UE.

Actuellement, la législation européenne oblige les pays de l'UE à garantir les dépôts pour un minimum de 20.000 euros par client. Même si de nombreux pays offrent déjà des montants plus importants, comme la France qui garantit jusqu'à concurrence de 70.000 euros. Plusieurs gouvernements européens, notamment l'Irlande, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne et l'Islande, ont par ailleurs annoncé des initiatives unilatérales ces derniers jours.