Corée du Nord : Le SG de l’ONU prévient contre les effets horribles d’une action militaire

Publié le Jeudi 17 Août 2017 à 10:18
Antonio GuterresReuters - Le Secrétaire Général des Nations unies, Antonio Guterres, a estimé mercredi que le moment était venu de faire passer la diplomatie avant les attaques verbales dans le dossier nord-coréen et a proposé sa médiation.

"Il faut réduire la rhétorique et augmenter la diplomatie", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, ajoutant avoir proposé ses services de médiateur aux deux Corées, aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie et au Japon, acteurs des "pourparlers à six" qui se sont déroulés de 2003 à 2006.

Cette tentative de dialogue visait à résoudre pacifiquement le contentieux sur les programmes nucléaires nord-coréens à la suite du retrait de Pyongyang du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le processus n'a pas abouti, et le premier essai nucléaire nord-coréen, en octobre 2006, l'a enterré.

"Mes bons offices sont toujours à disposition, et j'ai transmis ce message hier (mardi) aux représentants des pays participant aux pourparlers à six", a dit le secrétaire général de l'Onu.

"La solution à cette crise doit être politique. Les conséquences potentielles d'une action militaire sont trop horribles pour ne serait-ce que les envisager", a souligné Guterres.

Après la brutale escalade verbale de la semaine dernière entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, un certain apaisement est revenu depuis le week-end.

Donald Trump, après avoir promis le 8 août "le feu et la fureur" à Pyongyang en cas de nouvelles menaces contre les Etats-Unis, a ainsi félicité mercredi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un d'avoir suspendu le projet de tirs de missiles dans les environs de l'île de Guam, territoire américain dans le Pacifique.

"Kim Jong-un de Corée du Nord a pris une décision très sage et très raisonnée. Le contraire aurait été catastrophique et inacceptable", a-t-il tweeté.

Kim avait fait savoir la veille par l'agence officielle de presse KCNA qu'il allait observer l'attitude des Etats-Unis avant de prendre une décision sur ce projet de tirs de missiles dans les environs de Guam.

Mais si le ton a baissé, les sources de la crise sont inchangées.

En déplacement à Santiago du Chili, dans le cadre d'une tournée diplomatique en Amérique latine, le vice-président américain Mike Pence a réaffirmé que "toutes les options" étaient sur la table.

Il a également exprimé l'espoir que le Chili, le Brésil, le Mexique et le Pérou rompraient toutes leurs relations commerciales et diplomatiques avec le régime de Pyongyang.