Conflit syrien : Poutine s'assure du soutien d'Erdogan et de Rohani |
Publié le Jeudi 23 Novembre 2017 à 07:27 |
AFP - Vladimir Poutine s'est assuré mercredi du soutien des présidents turc et iranien à l'idée de réunir en Russie des représentants du régime syrien et de l'opposition, voyant une "vraie chance" de régler ce conflit malgré les doutes qui continuent d'entourer cette initiative. Le maître du Kremlin, principal soutien de Bachar al-Assad, avait réuni Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani dans la station balnéaire russe de Sotchi (sud-ouest) pour relancer le processus de paix alors que le gouvernement syrien, soutenu par l'armée russe, a repris une grande partie du territoire aux rebelles et jihadistes. Il avait multiplié les contacts diplomatiques en amont, accueillant lundi Bachar al-Assad à Sotchi pour son premier voyage à l'étranger depuis 2015 et tenant une série d'entretiens téléphoniques mardi, y compris avec Donald Trump. "Une nouvelle étape s'ouvre dans le règlement de la crise", a insisté Vladimir Poutine après avoir réuni pendant environ deux heures ses deux homologues. "Il est évident que le processus (...) ne sera pas simple et exigera des compromis et des concessions de tous les participants, y compris du gouvernement syrien", a-t-il prévenu. Côte à côte, les trois présidents se sont dits favorables à la tenue d'un "Congrès" à Sotchi, une initiative russe lancée dès la fin octobre mais restée lettre morte depuis. L'idée d'un "Congrès" avait été rejetée par l'opposition et critiquée par les Occidentaux au motif que toute discussion politique doit se tenir dans le cadre du processus de Genève, organisé par l'ONU depuis 2014 et devant reprendre le 28 novembre. Mais pour le président russe, une réunion avec des représentants des forces politiques doit servir de "stimulant" au processus de Genève. La Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus parallèle d'Astana, la capitale kazakhe, qui a permis la mise en place de quatre "zones de désescalade" sur le territoire syrien. Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain et de réunir autour d'une table des représentants du régime et de l'opposition pour parler de questions militaires, alors que les pourparlers de Genève étaient au point mort. Moscou veut désormais trouver un relais politique à ce processus. Mais de nombreux doutes continuent d'entourer l'idée de Congrès syrien. Aucune date n'a été fixée et M. Erdogan est resté ferme sur son refus de voir les milices kurdes, qui contrôlent une partie du nord de la Syrie, participer à tout règlement. "Nous ne pouvons pas considérer un gang terroriste aux mains pleines de sang comme un acteur légitime", a insisté le président turc. De son côté, l'opposition est sous pression pour faire des concessions. Ses principales factions ont entamé des négociations mercredi à Ryad pour tenter d'avoir une délégation unifiée pour les négociations de Genève. Signe de possibles tensions, plusieurs figures représentant jusqu'alors l'opposition à Genève, dont Riad Hijab, ont rendu publique leur démission, deux jours seulement avant la conférence. L'opposition syrienne n'avait pas réagi mercredi soir à la proposition russe d'un tel "Congrès" avec le régime. |