Conférence sur le Liban à Paris pour le mettre à l’écart de la crise syrienne

Publié le Mercredi 05 Mars 2014 à 10:57
Poignée de main Hollande/ Sleimane.AFP & Communiqué - François Hollande accueille ce mercredi à l'Elysée une réunion internationale sur le Liban. Prendront part à cette réunion du Groupe internationale de soutien (GIS) au Liban, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et le ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov.
« Seront présents l'ensemble des membres fondateurs du Groupe, à savoir les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union européenne, la Ligue arabe, le Haut Commissariat pour les réfugiés, la Banque mondiale et le PNUD. L'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Espagne, la Finlande, l'Italie et la Norvège participeront également à la conférence, au titre de la contribution qu'ils apportent aux différents volets d'assistance couverts par le Groupe international de soutien, selon un communiqué de l’Elysée rendu public hier.

Le groupe rappellera l'importance pour le Liban de se maintenir à l'écart de cette crise, conformément à la déclaration de Baabda du 12 juin 2012. Il exprimera sa détermination à travailler avec le gouvernement d'entente formé par le Premier ministre, M. Tammam Salam, ajoute le communiqué. Cette rencontre sera l'occasion d'exprimer notre soutien collectif et notre solidarité au Liban et à ses institutions face à la crise syrienne.

François Hollande accueillera son homologue Michel Sleimane peu après 12h15 au palais présidentiel. Les deux dirigeants doivent faire une déclaration avant un déjeuner de travail qui réunira une vingtaine de convives engagés dans le soutien au Liban qui subit les conséquences de la guerre civile en Syrie. Cette réunion intervient six mois après la création du GIS au Liban, en septembre 2013 à New York.

Selon le HCR, plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début du conflit et 60.000 y affluent chaque mois. "Le Liban est un pays cher à la France, qui doit être absolument préservé" du conflit syrien, a déclaré M. Hollande, constatant que la conférence de Genève "a été un échec".

Le renforcement des forces armées libanaises, le soutien à l'économie par l'intermédiaire d'un Fonds créé par la Banque mondiale et l'aide aux réfugiés sont à l'ordre du jour du GIS. L'objectif est "de prendre de nouvelles mesures dans un contexte qui s'aggrave, puisque la crise syrienne se prolonge", indique l'Elysée soulignant la recrudescence des attentats au Liban, conséquence de l'engagement du mouvement armé chiite libanais Hezbollah aux côtés des forces de Bachar al-Assad en Syrie.

Sur le plan économique, les contributions au fonds de la Banque mondiale pour le Liban "arrivent mais des étapes administratives restent à franchir", selon le Quai d'Orsay. Ces contributions, qui pourraient atteindre quelque 50 millions de dollars, doivent aller à la lutte contre la pauvreté et à l'éducation, notamment pour scolariser des enfants syriens au Liban.

L'établissement à la mi-février d'un gouvernement rassemblant les différentes tendances politiques libanaises, après dix mois de blocage, nourrit l'espoir de la communauté internationale de voir enfin la vie politique relancée.

Le GIS devrait exprimer son souhait de voir se dérouler l'élection présidentielle dans les délais prévus, entre le 25 mars et le 25 mai.

De la Russie, soutien du régime syrien, on attend qu'"elle participe avec nous à la réaffirmation de l'essentiel" pour le Liban, indique un diplomate français. "La Syrie c'est une chose, le Liban c'en est une autre. Il faut qu'on puisse garder les Russes à bord", ajoute-t-il.