Cinq pays du Sahel appellent à une intervention onusienne en Libye

Publié le Samedi 20 Décembre 2014 à 09:47
AFP & RFI - Cinq pays du Sahel réunis vendredi en sommet à Nouakchott ont appelé l’ONU à mettre en place une force internationale "pour neutraliser les groupes armés" en Libye, dans leur communiqué final.

Le "Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel)", (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso), "lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place, en accord avec l’Union africaine, d’une force internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables" en Libye.

Des représentants du Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso et de la Mauritanie étaient réunis vendredi 19 décembre à Nouakchott pour un sommet consacré aux questions de sécurité. Dans la soirée, la présidence mauritanienne a fait savoir que les cinq pays lancent un appel au Conseil de sécurité de l'ONU pour la mise en place d'une force internationale afin de « neutraliser les groupes armés ».

C'est le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a lancé l'appel, en tant que président en exercice de l'Union africaine, lors d'une conférence de presse en fin de journée. Il a annoncé que ce G5 du Sahel a officiellement demandé au Conseil de sécurité de l'ONU et à l'Union africaine d'envisager une intervention internationale pour rétablir l'ordre en Libye, sans préciser la date ni la forme de cette demande.

Il a précisé que les dirigeants des cinq pays avaient discuté de ce sujet auparavant avec les responsables libyens, qui ont exprimé leur accord avec cette demande. Il a notamment cité les membres du Parlement libyen qui ont selon lui « besoin de cette force pour rétablir la stabilité dans le pays » et pour « mettre en œuvre leur programme de développement ».

Cette décision et ce sommet interviennent après deux autres forums, l'un à Dakar, l'autre à Nouakchott, consacré à la question de sécurité au Sahel. Les dirigeants africains présents ont à plusieurs reprises souligné le besoin d'agir contre la menace jihadiste dans la région et en particulier en Libye.

Le président tchadien Idriss Deby a lui-même reconnu cette semaine à Dakar qu'« aucune armée africaine ne peut aller détruire en Libye le terrorisme » et que pour résoudre les problèmes sécuritaires au Sahel, il faudra « s'occuper de la Libye ».

Selon le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, qui participait au sommet, les pays de la région comme la communauté internationale portent la responsabilité de la situation en Libye et il est nécessaire de mettre fin aux menaces jihadistes qui se propagent du sud libyen.