Christine Lagarde, directrice Générale du FMI, mise en examen |
Publié le Jeudi 28 Août 2014 à 09:40 |
AFP - La directrice générale du FMI a été mise en examen mardi, dans l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. "La commission d’instruction de la CJR a décidé ma mise en examen sur le fondement d’une simple négligence", a-t-elle annoncé mercredi… La directrice générale du FMI a été mise en examen mardi, dans l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Le FMI a assuré mercredi ne pas avoir de «commentaire supplémentaire» sur la mise en examen de sa directrice générale Christine Lagarde dans l’enquête sur l’arbitrage entre l’homme d’affaires Bernard Tapie et la banque Crédit Lyonnais. «La directrice générale s’est déjà exprimée sur cette affaire. Elle est maintenant en route pour Washington et informera, évidemment, le conseil d’administration (du FMI) dès que possible», a déclaré le porte-parole du Fonds monétaire international, Gerry Rice, dans un communiqué transmis à l’AFP. «Jusque-là, nous n’avons pas de commentaire supplémentaire», a-t-il ajouté. Christine Lagarde a en effet annoncé avoir été mise en examen mardi à Paris, pour «négligence» dans l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Interrogée pour savoir si elle entendait démissionner du FMI, l’ancienne ministre française de l’Economie a répondu : «non». «Je retourne travailler à Washington dès cet après-midi», a-t-elle précisé. Christine Lagarde a été entendue mardi pour la quatrième fois - pendant plus de quinze heures - par les magistrats de la Cour de justice de la république (CJR), au sujet de son rôle dans la décision de l'arbitrage en 2007. La CJR est habilitée à enquêter sur les membres du gouvernement pour les faits commis dans l’exercice de leur fonction. «La commission d’instruction de la CJR a décidé ma mise en examen sur le fondement d’une simple négligence», a annoncé mercredi matin Christine Lagarde, au cabinet de son avocat, Me Yves Repiquet. «Après trois années d’instruction, des dizaines d’heures d’audition, la commission s’est rendue à l’évidence que je n’avais été complice d’aucune infraction et a donc été réduite à alléguer que je n’aurais pas été suffisamment vigilante lors de l’arbitrage opposant la société CDR au liquidateur du groupe et des époux Tapie», a-t-elle ajouté. «J’ai demandé à mon avocat d’exercer tous les recours contre cette décision que je considère comme totalement infondée», a poursuivi la directrice générale du FMI. L'affaire porte sur la sentence arbitrale de 2008 qui avait octroyé quelque 400 millions d’euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d’euros au titre de préjudice moral, pour clore le long litige qui l’opposait au Crédit Lyonnais sur la revente d’Adidas. Dans le volet non-ministériel du dossier, cinq personnes ont été mises en examen pour «escroquerie en bande organisée», dont Bernard Tapie ou encore l’ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy - et actuel PDG de l’opérateur téléphonique Orange - Stéphane Richard. Les juges cherchent à déterminer si cette sentence est le fruit d’un «simulacre» d’arbitrage organisé avec l’aval du pouvoir de l’époque. Christine Lagarde avait pour sa part été placée en mai 2013 sous le statut de témoin assisté, statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. Le FMI l’a depuis toujours assurée de son soutien. Elle est désormais mise en examen pour «négligence», un délit passible d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Il lui est notamment reproché de ne pas avoir introduit de recours contre l’arbitrage une fois qu’il a été rendu. |