Brésil : L'ancien président, Lula, inculpé pour corruption

Publié le Samedi 27 Août 2016 à 10:35
AFP- Le président brésilien de 2003 à 2010 fait l'objet de trois enquêtes au sein du scandale Petrobras. Il aurait acheté des biens de façon illicite et bénéficié d'avantages pour plus de 650.000 euros.

Luiz Inacio Lula da Silva a été inculpé vendredi pour corruption passive et blanchiment d'argent. L'ex-président brésilien est visé par une enquête liée au scandale de corruption au sein du géant pétrolier d'Etat Petrobras. Cette inculpation doit encore être confirmée par le parquet, selon le rapport de police.
Achat de biens illicite

Le président du Brésil de 2003 à 2010, âgé de 70 ans, fait l'objet de trois enquêtes au sein du scandale Petrobras. Cette affaire a coûté plus de deux milliards de dollars à la compagnie phare du pays. Des dizaines d'hommes politiques de divers partis, des entrepreneurs du BTP et des directeurs du géant pétrolier en ont profité.

Lula, sa femme Marisa Leticia Lula, ainsi que trois autres personnes ont été inculpés vendredi. La police les accuse d'avoir acheté un appartement et une maison de campagne de façon illicite. Et ce, avec la collaboration de l'entreprise OAS impliquée dans le réseau du corruption. Le couple a également «bénéficié d'avantages illicites de la part de l'entreprise de BPT OAS, pour un montant de 2,4 millions de réais» (655.000 euros), selon la police. L'appartement aurait été acheté par OAS et rénové par Lula.
Déjà inculpé en juillet

L'ancien président avait déjà été inculpé le 29 juillet pour tentative d'entrave à la justice, dans le cadre de l'enquête sur Petrobras. C'était la première fois que l'icône de la gauche brésilienne se voyait appelé à répondre devant un tribunal dans le cadre de cette affaire.

En mars, la présidente Dilma Roussef avait nommé Lula da Silva comme chef de la Maison civile, l'équivalent brésilien de premier ministre, alors que tous deux étaient inquiétés par la justice. Mais si Lula était condamné, il ne pourrait plus aspirer à se présenter à un troisième mandat en 2018.

Cette décision de justice survient en plein procès en destitution de sa dauphine politique Dilma Rousseff devant le Sénat. Son éviction tournerait la page de 13 ans de pouvoir de gauche à la tête de la première économie d'Amérique latine.