Benghazi : Tensions après le meurtre d’un militant anti-islamiste

Publié le Lundi 29 Juillet 2013 à 10:57
Tension à Benghazi. Reuters - Deux fortes explosions, visant apparemment des bâtiments judiciaires à l'heure de la rupture du jeûne, ont retenti à Benghazi dans l'est de la Libye dimanche, indique un porte-parole des services de sécurité.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés peu après dans les rues de la ville pour protester contre la violence, rapportent des habitants.

Treize personnes ont été légèrement blessées dans une première explosion dont la cible était un tribunal situé dans le nord de Benghazi, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Rami Kaal.

"Les assaillants ont lancé un engin explosif sous une voiture au moment où elle se garait devant le tribunal", a dit le porte-parole de la sécurité à Benghazi, Mohamed al Hidjazy.

Il a également indiqué qu'une autre explosion s'était produite devant des locaux appartenant au ministère de la Justice. Il n'a pas fourni de détails sur les circonstances de cette attaque.
Des habitants vivant à proximité du tribunal ont rapporté que le bâtiment et plusieurs immeubles proches avaient subi d'importants dégâts.

"C'était très fort et j'ai vu de la fumée. Plusieurs balcons d'immeubles voisins sont endommagés", a raconté un habitant joint par Reuters.

Les habitants ont défilé dans les rues en scandant des slogans antigouvernementaux et hostiles aux Frères musulmans comme ils l'avaient fait deux jours plus tôt après l'assassinat d'un militant politique anti-islamiste.

"Nous protestons contre le manque de sécurité. Les gens sont en colère", a déclaré un manifestant, Abdoulaye Mohamed. "Les gens crient: 'Benghazi, réveille-toi!'" et réclament le départ des Frères musulmans et la démission du Premier ministre Ali Zeidan, a-t-il dit.
Vendredi soir, des centaines de musulmans ont attaqué des locaux des Frères musulmans à Benghazi et Tripoli et le siège d'une coalition libérale dans la capitale après le meurtre d'Abdelsalam al Mosmary à la sortie d'une mosquée de Benghazi.

Le ministre de la Justice, Salah al Marghani, a imputé l'assassinat à des professionnels, ajoutant qu'il souhaitait la constitution d'une équipe de spécialistes venus de pays "amis" ou des Nations unies pour enquêter sur la mort du militant. Ali Zeidan a de son côté promis de remanier son gouvernement étant donné la situation "urgente" du pays.

Plus tôt dans la journée, des responsables libyens a annoncé qu'une centaine de détenus, sur les quelque 1.100 qui se sont échappés à la faveur d'une mutinerie dans une prison de Benghazi, ont été rattrapés.