Au moins 10 morts dans l’explosion de voitures piégées à Mogadiscio

Publié le Vendredi 09 Novembre 2018 à 16:13
AFP - Au moins dix personnes ont été tuées dans l'explosion de voitures piégées vendredi près d'un hôtel et d'un des sièges de la police dans le centre de Mogadiscio, la capitale de la Somalie, a-t-on appris de source policière.

"Les deux explosions ont eu lieu à proximité de l'hôtel Sahafi, le long de la route principale (...). Nous avons plus de dix morts, pour la plupart des civils, et des gardes de sécurité", a indiqué un responsable de la police, Ibrahim Mohamed.

Ce policier avait indiqué auparavant que les deux voitures piégées ont explosé près de deux hôtels fréquentés par des responsables politiques somaliens et du quartier général du département des enquêtes criminelles (Criminal Investigations Department/CID).

Une troisième explosion a eu lieu quelques minutes plus tard dans la même zone, proche du carrefour K4, un lieu très fréquenté du centre de Mogadiscio, selon un journaliste de l'AFP.

"J'ai vu neuf corps le long de la route et il s'agissait de civils, pour certains sur des pousse-pousse quand l'explosion a eu lieu. Beaucoup d'autres ont été blessés", a déclaré un témoin, Abdirahman Suleyman.

Selon un autre témoin, Hassan Adan, plusieurs des personnes tuées circulaient à bord de minibus au moment de l'explosion. "Les deux explosions ont frappé le mur près de l'entrée de l'hôtel et détruit toute la zone", a-t-il expliqué.

Les islamistes somaliens shebab utilisent régulièrement pour leurs attaques des véhicules piégés, dont l'explosion précède souvent l'entrée en action d'un commando lourdement armé pour faire le plus de victimes possible.

Ils ont eu recours au même mode opératoire contre certains des hôtels les plus en vue de Mogadiscio ces dernières années.

Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont juré la perte du gouvernement fédéral somalien, soutenu par la communauté internationale et les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale somalienne, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.