Attaque chimique : La France pointe le mensonge de Bachar al-Assad

Publié le Vendredi 14 Avril 2017 à 11:04
Jean-Marc AyraultReuters & AFP - Les déclarations tenues jeudi par le président Bachar al Assad, qui nie l'attaque chimique imputée aux forces de gouvernementales syriennes, sont un mensonge et relèvent de la propagande, a déclaré vendredi à Pékin le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

Dans un entretien accordé à l'Agence France Presse, le dirigeant syrien a déclaré que l'attaque de Khan Cheikhoune était une "fabrication à 100%".

Cette attaque menée le 4 avril dernier dans le nord-ouest de la Syrie a fait plus de 80 morts, dont de nombreux enfants, et a suscité une vague d'indignation et d'émotion au sein de la communauté internationale.

S'exprimant lors d'un point presse organisé à l'issue d'une rencontre avec son homologue chinois, Wang Yi, Jean-Marc Ayrault dit avoir pris connaissance des déclarations de Bachar al Assad "avec une profonde tristesse et une grande consternation".

Le président syrien a livré "100% de mensonge et de propagande, de cruauté et de cynisme", a encore déclaré le chef de la diplomatie française avant d'appeler à l'instauration d'un véritable cessez-le-feu en Syrie.

Les destructions à grande échelle subies par le pays au cours des six années de conflit ne sont pas un "fantasme", a encore déclaré Jean-Marc Ayrault qui a au passage remercié la Chine pour sa "position sage et indépendante".

Pékin a régulièrement appelé à la résolution politique du conflit syrien. La Chine s'est toutefois rangée à plusieurs reprises du côté de la Russie lorsque cette dernière opposait son veto aux résolutions proposées au Conseil de sécurité de l'Onu par les Occidentaux.

La Chine s'est toutefois abstenue cette semaine lors du vote du texte condamnant l'attaque chimique du 4 avril en Syrie et poussant le président syrien Bachar al Assad à coopérer à l'enquête internationale sur cette affaire.

La Russie a posé mercredi son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité demandant une enquête internationale sur l'attaque chimique présumée en Syrie imputée au régime de Bachar al-Assad.

Il s'agit du huitième veto de la Russie au Conseil de sécurité destiné à protéger son allié syrien.

Cette résolution proposée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni visait à répondre à l'attaque présumée avec des agents neurotoxiques dans la localité syrienne de Khan Cheikhoun le 4 avril, qui a fait 87 morts dont 31 enfants.

Parmi les quinze membres du Conseil, la Bolivie a également voté contre cette résolution, dix ont voté pour et trois se sont abstenus (Chine, Kazakhstan, Ethiopie).

La Russie a mis son veto au moment où le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson faisait état lors d'une visite à Moscou "d'un niveau de confiance bas" entre les Etats-Unis et la Russie.

La résolution devait apporter le soutien du Conseil de sécurité aux enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Le texte exigeait notamment que les autorités syriennes fournissent les détails des activités militaires de l'armée syrienne le jour de l'attaque ainsi que les noms des commandants des escadrons aériens, et donnent aux enquêteurs un accès aux bases aériennes.