Assad prêt à coopérer avec Donald Trump "s'il combat les terroristes"

Publié le Mercredi 16 Novembre 2016 à 10:21
AFP- Lors d'une interview à une chaîne de télévision portugaise, Bachar el-Assad a déclaré qu'il «attendait de voir» si le nouveau président américain allait changer sa politique étrangère vis-à-vis de la Syrie.

Réagissant pour la première fois à l'élection du milliardaire à la présidence américaine il y a une semaine, Bachar el-Assad a jugé ce mardi, lors d'un entretien accordé à la chaîne portugaise RTP et repris en partie par la télévision d'État syrienne, que Donald Trump avait tenu des propos prometteurs sur la nécessité de combattre les islamistes.

Il s'est dit prêt à échanger avec son homologue américain à ce sujet, ajoutant qu'il fallait «attendre de voir» si le prochain locataire de la Maison blanche allait changer la politique américaine vis-à-vis de la Syrie. «C'est pour cette raison que nous sommes très prudents dans notre jugement à son égard (...) mais disons que s'il combat les terroristes, bien sûr, nous serons ses alliés, un allié naturel avec les Russes, les Iraniens», a ajouté Bachar el-Assad.

Pendant sa campagne, Donald Trump s'est interrogé sur la pertinence de soutenir les rebelles, minimisant le but officiel de Washington qui réclame le départ de Bachar el-Assad. Il a aussi observé que, même s'il n'aimait pas le président syrien, «Assad tue l'État islamique» avec l'Iran et la Russie.
La nécessité d'une «approche complètement nouvelle»

Dans une interview à la BBC, l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, estime que le président élu américain a raison de vouloir travailler avec la Russie contre Daech en Syrie, mais il l'exhorte aussi à favoriser des réformes politiques pour empêcher le groupe djihadiste de recruter davantage.

Une victoire à long terme contre l'État islamique requiert une «approche complètement nouvelle», fait valoir le diplomate italo-suédois. «En d'autres termes, une sorte de décentralisation politique en Syrie. Autrement, beaucoup d'autres gens, malheureux en Syrie, pourraient rejoindre Daech alors qu'ils sont en train de combattre Daech», dit-il.