Après l’avoir boudé au téléphone, Erdogan souhaite parler à Poutine à Paris

Publié le Vendredi 27 Novembre 2015 à 16:18
AFP & France 24 - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé vendredi le souhait de rencontrer «en face à face» son homologue russe Vladimir Poutine au sommet sur le climat de Paris pour parler de l'incident aérien qui a opposé leurs deux pays. « J'aimerais rencontrer M. Poutine lundi en face à face à Paris pour parler », a déclaré M. Erdogan, « je ne voudrais pas que ce problème nuise à nos relations ».

Les relations entre Ankara et Moscou traversent une grave crise depuis que l'aviation turque a abattu mardi un chasseur-bombardier russe Sukhoï Su-24 tout près de sa frontière avec la Syrie.
Dans un entretien accordé à France 24, Erdogan a joué l’apaisement. "Nous ne voulons pas de tensions avec la Russie", a déclaré le chef de l'État Erdogan depuis son palais présidentiel, deux jours après que l'aviation turque a abattu un avion russe tout près de sa frontière avec la Syrie. Et le chef de l'État turc d'indiquer avoir tenté de discuter avec son homologue russe, car "il faut qu’on parle, qu’on voit de quoi il en retourne", en vain. "Après l'événement j’ai appelé Monsieur Poutine, mais jusqu’à maintenant, il n’a pas répondu à mon appel", a-t-il regretté.

Erdogan a répété vendredi que l'armée turque « ne connaissait pas la nationalité » de l'appareil et qu'elle n'avait pas « délibérément abattu un avion russe », ne faisant qu'« appliquer les règles d'engagement » en vigueur.

Furieuse, la Russie accuse depuis l'incident la Turquie d'avoir partie liée avec l'EI et exige des excuses, que le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ores et déjà écartées. Le président turc a en retour jugé « inacceptables » ces critiques et accusé Moscou de « jouer avec le feu » en soutenant le régime de Bachar el-Assad. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a affirmé plus tôt que son pays allait « travailler » avec la Russie pour « apaiser les tensions », dans une tribune publiée vendredi dans le quotidien britannique The Times.