Après avoir amorcé l’indépendance, la Catalogne isolée sur la scène internationale

Publié le Samedi 28 Octobre 2017 à 10:01
Agences- La communauté internationale a clairement choisi le camp de Mariano Rajoy, après le vote, vendredi 27 octobre, au parlement catalan d’une résolution déclarant l’indépendance de la région. A commencer par la France. Emmanuel Macron a ainsi affirmé son « plein soutien » au premier ministre espagnol pour « faire respecter » l’Etat de droit en Espagne.

La France « ne reconnaît pas la déclaration d’indépendance que le parlement catalan vient d’adopter », a ajouté le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. « J’ai un interlocuteur en Espagne, c’est le premier ministre Rajoy […] Il y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. Il veut les faire respecter et il a mon plein soutien », a-t-il dit, interrogé par des journalistes au deuxième jour de sa visite en Guyane.

« Le gouvernement allemand voit l’aggravation de la situation en Catalogne avec inquiétude » et « ne reconnaît pas une telle déclaration d’indépendance », a, pour sa part, affirmé sur Twitter Steffen Seibert, porte-parole de la chancellerie. Alors que le gouvernement britannique annonce qu’il « ne reconnait et ne reconnaitra pas » l’indépendance de la Catalogne.

L’Union européenne a également réagi par la voix de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Celle-ci « n’a pas besoin d’autres fissures, d’autres fractures », a estimé M. Junker. « Nous n’avons pas à nous insérer dans ce débat hispano-espagnol, mais je ne voudrais pas que demain l’Union européenne se compose de 95 Etats membres », a-t-il ajouté, en déplacement en Guyane aux côtés du président français, Emmanuel Macron.

Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont également soutenu « l’unité » de l’Espagne. « La Catalogne fait partie intégrante de l’Espagne, et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l’Espagne forte et unie », a précisé la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert.
« Les Etats-Unis jouissent d’une grande amitié et d’un partenariat durable avec notre allié de l’Otan, l’Espagne », ajoute la porte-parole, soulignant que les Etats-Unis et l’Espagne « coopèrent étroitement pour faire progresser [leurs] priorités économiques et de sécurité communes ».

« Le Canada reconnaît une Espagne unie », a déclaré à la chambre des Communes Andrew Leslie, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland. « Un dialogue entre l’Espagne et la Catalogne au sein du cadre constitutionnel demeure la meilleure voie à suivre ».

Une des rares voix à soutenir les indépendantistes est venue de l’île française de Corse, dominée par les autonomistes. Le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, dirigeant de Corsica Libera, mouvement indépendantiste, a salué la « naissance de la République de Catalogne » vendredi dans un communiqué publié sur son compte Twitter.

 

Commentaires 

 
#1 Maintenant ça va barder pour les Catalans...
Ecrit par Agatacriztiz     28-10-2017 12:17
Quel acte insensé aux conséquences incalculables! Ils sont en train de se retrouver complètement isolés de la scène internationale et déjà plus de 1.000 entreprises veulent délocaliser leurs activités ou leur siège en Catalogne et ce, de manière définitive.

Le tourisme, autre activité importante pour la région est déjà en baisse de 20% par rapport à l'année dernière et menace de chuter de plus en plus.

Enfin, il faut souligner que la motivation principale des indépendantistes catalans réside dans le fait qu'ils ne veulent plus "partager" leur richesses avec l'Espagne. Cette situation risque fort de s'inverser après cette déclaration.

Ils auraient du se rappeler du cas de la Slovénie, dans l'ancienne Yougoslavie, qui considérait qui était indispensable à la Fédération mise sur pied par Tito et qui depuis son "indépendance" a vu son économie dégringoler de façon catastrophique et n'arrête pas de mendier depuis son "entrée" dans l'Union Européenne.

Quant à la Corse et vu ce qu'elle coûte en aides régionales et autres subventions à la France et à l'Europe, elle ne devrait pas trop claironner ses envies d'indépendance, elles risquent d'être finalement acceptées par une France qui n'a que l'envie de se débarasser de ce territoire qui ne lui sert plus à rien.
 
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