Algérie/ Elections : Bouteflika promis à un quatrième mandat

Publié le Jeudi 17 Avril 2014 à 09:52
Abdelaziz BouteflikaReuters - Les Algériens sont appelés aux urnes ce jeudi pour une élection présidentielle que le chef de l'Etat sortant, Abdelaziz Bouteflika, physiquement diminué depuis un accident vasculaire cérébral subi en 2013, devrait remporter haut la main face à une opposition divisée.

La campagne électorale s'est achevée mercredi sans que Bouteflika, 77 ans, ait participé à un seul meeting, laissant ses conseillers et partisans occuper le devant de la scène pour lui.
Le vétéran de la guerre d'indépendance, au pouvoir depuis 15 ans, est apparu brièvement à la télévision et a semblé physiquement diminué par l'AVC dont il a été victime.

La police a empêché mercredi la tenue d'un sit-in organisé dans le centre d'Alger à l'appel du mouvement Barakat ("Ça suffit") pour protester contre sa réélection attendue en dénonçant une "mascarade électorale".

Le président algérien avait été admis en avril 2013 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris où il avait passé trois mois avant de rentrer dans son pays en juillet pour y suivre une convalescence.

Depuis, ses apparitions publiques sont restées très rares et ses adversaires n'ont pas manqué de s'interroger sur sa capacité à diriger l'Etat au moment où il brigue un quatrième quinquennat consécutif.

Malgré cette faiblesse, Abdelaziz Bouteflika conserve plusieurs atouts qui devraient lui garantir une confortable victoire jeudi.

Même affaibli, il dispose toujours du soutien d'une large partie de la population inquiète de voir ressurgir les violences islamistes qui avaient fait quelques 200.000 morts pendant la "décennie noire" des années 1990.

L’Algérie profonde a confiance en Bouteflika", dit Abdelmalek Sellal, ancien chef du gouvernement qui a quitté ses fonctions pour mener la campagne de Bouteflika. "Les gens ne veulent pas aller vers 'l'aventurisme'."

Sa probable réélection est perçue comme un gage de stabilité mais aussi comme l'occasion d'organiser une transition en douceur, une stratégie qui a les faveurs des Américains et des Européens soucieux de maîtriser les mouvements islamistes dans la zone saharienne.
"Il organise le transfert vers une république nouvelle. Il veut faire le transfert générationnel et il va le faire. On ne peut pas assurer aussi facilement un transfert", poursuit Sellal.

La thématique a été celle bien connue de "lui ou le chaos" comme le rappelle Abdelmalek Sellal. "Le seul objectif du président est de veiller à la paix et à la sécurité du pays. C'est plus important que tout le reste. Nos partenaires sont pour la stabilité et la sécurité dans notre pays", assure-t-il.
Le président sortant a fait campagne sur un thème récurrent, celui du "conflit" ("fitna") qu'il a accusé ses adversaires de vouloir entretenir après les révoltes du "Printemps arabes" dans les pays voisins, la Tunisie, la Libye et l'Egypte.

L'autre atout est l'influence et les moyens dont dispose le FLN qui, soutenu par l'armée, domine le pays depuis l'indépendance de 1962.

Aucune formation de l'opposition ne bénéficie de relais aussi puissants et face à cette situation, les candidats n'ont pu délivrer qu'un seul message, celui d'un appel en faveur de réformes pour moderniser le pays.

Divisée, l'opposition s'est en partie retrouvée sur un terrain, celui de l'appel au boycott du scrutin lancé par les islamistes du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et par les laïcs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

L'opposant le plus en vue a été Ali Benflis, ancien cadre du Front de libération nationale (FLN) et ancien allié de Bouteflika, qui a décidé de se lancer à nouveau dans la bataille électorale tout en sachant que le combat était par trop inégal.

"Les gens me disent que c'est inutile de se présenter, ils me disent que les jeux sont déjà faits. Ils me demandent 'pourquoi participer' ? Ma réponse est la suivante : Est-ce que l'Algérie est en paix ? Est-ce que l'Algérie est calme ? Est-ce que l'Algérie est développée ?", explique-t-il.

De nombreux Algériens estiment que leur pays est dirigé par un quarteron de caciques du FLN alliés à des généraux et des hommes d'affaires qui se partagent le pouvoir et se répartissent les zones d'influence à l'abri des regards.

"Cette élection n'offre pas une véritable chance de changement ou de réforme politique", juge Abderazak Mokri chef de file du MSP. "C'est une mascarade électorale. Elle n'est pas faite dans l'intérêt du peuple algérien."

Même en déclinant les thèmes du chômage, du logement et du mauvais fonctionnement des services publics, l'opposition n'a pas réussi à s'attirer un soutien populaire.

Sans doute parce qu'une partie de la jeunesse s'est détournée de la politique et s'est résignée au fait qu'elle soit aux mains de la génération des "libérateurs" de la guerre d'indépendance peu enclins au changement.

Abdelaziz Bouteflika avait été élu avec 90% des suffrages en 2009 et avec 85% en 2004. A l'époque, Ali Benflis avait obtenu 6% des voix et parlé d'une fraude "d'ampleur industrielle".
Le candidat, qui a fait la tournée des 48 wilayas (préfectures), estime que la fraude a déjà commencé avant même l'ouverture des bureaux de vote. Les premiers résultats de l'élection sont attendus vendredi.





 

Commentaires 

 
#2 mérite mieux
Ecrit par Royaliste     17-04-2014 11:56
Si l'Algérie améliore sa gestion elle sera l'un des meilleurs pays de la méditerranée...mais hélas..
 
 
#1 RE: Algérie/ Elections : Bouteflika promis à un quatrième mandat
Ecrit par KingSaladin     17-04-2014 10:11
Assalamu alaykum,

il n'est que cocasse et triste à la fois de constater une obsession maladive d'un homme malde à garder le pouvoir alors que plusieurs algériens crient haut et fort en voulant du changement.

Le pouvoir est une grande fitna, mais la majorité des hommes le venerent et le cherchent à tout prix au point d'y perdre parfois leur humanité et leur dignité.

Monsieur Boutaflika devra savoir que vu son age et son état de santé , il vaut mieux s'incliner et laisser la chance aux autres, plus jeunes ou moins jeunes peu importe du moment qu'ils vont agir pour le bien de la nation et selon les disposition normatives du Createur. Des himmes plus grands que lui l'ont fait durant l'histoire musulmanne, pourquoi s'abstient-il à s'en deroger avec une insitence qui frole la maladie?

Al Hassan al Basri a dit: En mourrant, la derniere "chahwa" qui quitte le corps de l'homme est son amour pour le pouvoir, il souhate le conquerir jusqu'au dernier moment.

Allahumma ihdina sawa2a assabil.

Fi aman allah
 
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