Algérie : L’ex-Président Liamine Zeroual appelle à l’alternance au pouvoir

Publié le Vendredi 21 Mars 2014 à 12:06
Liamine Zeroual AFP - L’ancien président algérien Liamine Zeroual s’est adressé aux Algériens, à moins d’un mois de la présidentielle du 17 avril lors de laquelle son successeur brigue un quatrième mandat, appelant à l’alternance au pouvoir,

L’ancien président algérien Liamine Zeroual s’est adressé aux Algériens, à moins d’un mois de la présidentielle du 17 avril lors de laquelle son successeur brigue un quatrième mandat, appelant à l’alternance au pouvoir, dans une lettre publiée jeudi dans la presse.

M. Zeroual, 72 ans, qui a démissionné et s’est retiré de la politique mais reste très populaire en Algérie, a estimé que la situation dans le pays, le pousse à s’exprimer par «obligation morale».

«La révision de la Constitution algérienne en 2008, notamment l’amendement de son article 74, relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux, a profondément altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir», écrit cet ancien président, critiquant ainsi ouvertement le président sortant Abdelaziz Bouteflika.

M. Bouteflika, 77 ans, au pouvoir depuis 15 ans, est candidat à sa propre succession à la présidence après avoir a été élu à trois reprises, en 1999, 2004, puis en 2009 suite à la modification de la Constitution.

«Il est éminemment important de rappeler que l’alternance au pouvoir a pour vocation de consolider la solidarité intergénérationnelle, de conforter la cohésion nationale», de «fortifier la démocratie et de crédibiliser les institutions de la République», a souligné M. Zeroual.
Général au caractère affirmé et austère, M. Zeroual avait quitté de façon inattendue le pouvoir en avril 1999 après cinq ans à la tête de l’Etat.

«Indépendamment de ce qui va résulter du scrutin du 17 avril, il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable», écrit-il, appelant les Algériens à voter pour exprimer de manière «pacifique» leur choix.

«L’institution militaire s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité n’est autre que celle de fragiliser de nouveau l’appareil national de défense et de sécurité et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui guettent l’Algérie», a-t-il dit..M. Zeroual a tenu à préciser que l’armée «est parfaitement compétente pour faire face à de tels dangers».

Le secrétaire général du parti présidentiel Front de Libération nationale (FLN) Amar Saïdani, s’en était pris en février au tout puissant chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Mohamed Toufik Mediene.

Depuis, d’anciens hauts responsables militaires et d’ex-ministres se sont relayés dans les journaux pour défendre le DRS face à M. Saïdani, chef du FLN depuis août 2013.

La sortie médiatique de M. Zeroual intervient après une série de manifestations contre un quatrième mandat, et d’appels notamment de personnalités et d’universitaires pour un changement de régime.