Afrique : Macron reconnait les crimes de la colonisation et prône une relation nouvelle

Publié le Mardi 28 Novembre 2017 à 14:26
AFP - Le président français Emmanuel Macron a affirmé mardi que "les crimes de la colonisation européenne sont incontestables", lors d'un discours à l'université d’Ouagadougou, appelant à une "relation nouvelle" avec l'Afrique.

"Il y a eu des fautes et des crimes, des grandes choses et des histoires heureuses", mais "les crimes de la colonisation européenne sont incontestables", a déclaré le président Macron. C'est "un passé qui doit passer", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas simplement un dialogue franco-africain que nous devons reconstruire ensemble, mais bien un projet entre nos deux continents, une relation nouvelle repensée à la bonne échelle" entre l'Afrique et l'Europe, a-t-il dit.

"L'Afrique n'est ni perdue ni sauvée, c'est un continent central, c'est ici que se téléscopent tous les défis contemporains", a-t-il estimé.

Il a réitéré sa volonté d'aider à la constitution de la force multinationale du G5 Sahel pour lutter contre les groupes jihadistes. "Il est temps de faire barrage à l'extrémisme religieux", a-t-il insisté, demandant notamment au "Qatar, à la Turquie et l'Iran de s'engager fermement dans ce combat".

Il a annoncé qu'il allait "proposer une initiative euro-africaine" pour "frapper les organisations criminelles et les réseaux de passeurs" qui exploitent les migrants subsahariens dont certains sont réduits en esclavage.

Le président français a en outre promis "un soutien massif à l'évacuation des personnes en danger" en Libye, qualifiant la vente de migrants comme esclaves de "crime contre l'humanité", lors d'un discours devant des étudiants burkinabè.

Le président qui avait été très critiqué après avoir estimé qu'il était impossible de développer l'Afrique à cause de ses "7 ou 8 enfants par femmes" est revenu sur ses propos, précisant que la femme africaine doit "avoir le choix de ne pas être mariée à 13 ou 14 ans"... et le choix de son nombre d'enfants.

M. Macron a aussi promis que la France serait un "partenaire privilégié de l'Afrique" dans la lutte contre le réchauffement climatique, soulignant qu'il fallait rendre "l'énergie plus accessible mais aussi plus propre".

M. Macron a également promis un "doublement" des partenariats avec les universités et écoles africaines et des visas longue durée,  pour les Africains ayant été diplômés en France.