Affaire Benalla : La droite dépose une motion de censure, la gauche prépare la sienne

Publié le Vendredi 27 Juillet 2018 à 09:38
AFP - La motion de censure déposée par le groupe LR contre le gouvernement sur l'affaire Benalla sera débattue mardi à 15H à l'Assemblée, selon l'ordre du jour fixé jeudi soir par la conférence des présidents et rapporté par des participants.

Une autre motion de censure de gauche pourrait être débattue en même temps, mais avec un vote séparé, après la proposition faite jeudi soir par les socialistes aux communistes et aux insoumis de déposer une motion commune.

Selon la cheffe de file du groupe PS Valérie Rabault, les trois groupes de gauche ont jusque dimanche après-midi pour déposer cette motion une fois qu'ils se seront mis d'accord sur "les termes". Les socialistes vont faire une proposition de texte aux deux autres groupes.

Mais juste auparavant, le chef de file Jean-Luc Mélenchon considérait devant les journalistes le dépôt de cette motion de gauche comme acquise. "Dès à présent, nous sommes au travail pour que ce texte soit présenté, débattu et voté dès mardi prochain", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les trois groupes de gauche doivent obligatoirement se mettre d'accord pour avoir les 58 "signatures" requises pour la motion de censure,

Comme LR, les socialistes veulent dénoncer "le verrouillage" de l'exécutif sur l'affaire Benalla. Mais les socialistes tiennent à montrer qu'il y a une "opposition de gauche" dans l'hémicycle.
Si une motion de censure est approuvée par la majorité absolue des députés, le gouvernement doit démissionner. Mais ni la motion LR ni la motion de gauche ne seront adoptées au vu de la très large majorité LREM-MoDem.

Alexandre Benalla, mis en examen pour avoir malmené et frappé deux manifestants le 1er mai, pointe dans une interview au Monde "une volonté d'atteindre le président de la République" à travers lui.

Selon l'ancien chargé de la sécurité présidentielle, l'affaire révélée par Le Monde le 18 juillet "est une façon d'attraper le président de la République par le colbac. J'étais le point d'entrée pour l'atteindre, le maillon faible. Au bout d'un an, il y a des inimitiés qui se créent, il y a des gens qui ne supportent pas que vous ne fassiez pas partie du club, que vous ne soyez pas énarque, sous-préfet… Je pense que si j'avais eu un tel statut et qu'il s'était passé ce qui s'est passé le 1er mai, les choses auraient été différentes".

"On a essayé de m'atteindre, de me "tuer", et c'était l'opportunité aussi d'atteindre le président de la République", insiste-t-il:

De son côté, en déplacement dans les Hautes-Pyrénées, Emmanuel Macron a paru bien décidé à tourner la page de la première grande crise de son mandat. "J'ai dit ce que j'avais à dire, c'est-à-dire que je crois que c'est une tempête dans un verre d'eau. Et pour beaucoup, c'est une tempête sous un crâne", a déclaré le chef de l'État à une journaliste de l'AFP.

"Il y a un président de la République qui est au travail, qui continue et que rien ne troublera", a ajouté quelques heures plus tard le chef de l'État en visite à Madrid. "Il y a eu un emballement par voie de presse", a-t-il détaillé devant la presse à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.