Libre-échange : Après l’échec des négociations, le Canada appelle l’UE à finir son Job

Publié le Samedi 22 Octobre 2016 à 10:33
AFP - La ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, a appelé samedi l'UE à finir son job sur le Ceta, traité de libre échange entre l'UE et le Canada, rappelant que son pays était prêt à signer cet accord, selon l'agence de presse belge Belga.

Nous avons fait notre job, il est temps pour l'Union européenne de finir le sien, a-t-elle dit à l'issue d'une rencontre avec le président du Parlement européen, Martin Schulz. Mme Freeland, citée par Belga, a précisé qu'elle quittait la Belgique samedi matin pour rejoindre Toronto.

J'espère vraiment que les Européens vont parvenir à aboutir et que je pourrai revenir ici dans quelques jours avec mon Premier ministre (Justin Trudeau, ndlr) pour signer l'accord, a dit Mme Freeland.

M. Schulz a pour sa part indiqué que le sommet prévu jeudi avec le Canada restait pour l'instant à l'agenda. Les problèmes sont sur la table des Européens et nous devons essayer de les régler, a-t-il indiqué. Cette rencontre a été très constructive et sera peut-être décisive. Je reste optimiste.

M. Schulz doit s'entretenir avec le chef du gouvernement de Wallonie, Paul Magnette, à la suite de son entretien avec Mme Freeland. Cette région francophone du sud de la Belgique est hostile à cet accord en l'état et bloque l'ensemble des négociations entre l'Union européenne et le Canada.

Le parlement européen ne négocie pas les traités commerciaux de l'UE, car ceci est du ressort de la Commission européenne, l'exécutif européen.

Toutefois, le parlement européen doit dire à la fin oui ou non à l'accord et par conséquent il examine et accompagne les discussions. Dans le cadre du Ceta par exemple, si cet accord est signé le 27 octobre à Bruxelles entre les 28 et le Canada, il doit ensuite donner son aval, ce qui devrait avoir lieu soit à la fin de l'année, soit au début de l'année prochaine.

M. Schulz, un social-démocrate allemand, est de la même famille politique que M. Magnette, membre du parti socialiste belge, ce qui facilite les contacts.

Vendredi soir, Mme Freeland avait déclaré: Il semble évident pour moi, pour le Canada, que l'Union européenne n'est pas capable maintenant d'avoir un accord international, même avec un pays qui a des valeurs aussi européennes que le Canada. Elle était venue cette semaine négocier à Namur, la capitale de la Wallonie pour tenter d'aplanir les derniers différends sur ce traité.

L'avenir de l'ambitieux traité de libre-échange entre l'UE et le Canada (Ceta) est en suspens après l'échec cuisant des négociations entre la Wallonie, et Ottawa, déçu des atermoiements européens.

La Wallonie, région de 3,6 millions d'habitants, voit dans le Ceta qui concerne plus de 500 millions d'Européens les prémices du traité TTIP (ou Tafta), encore plus controversé, que l'UE négocie très laborieusement avec les Etats-Unis, et réclame plus de garanties, notamment en matière de protection de ses agriculteurs et face aux puissantes multinationales.

Vendredi après-midi, la ministre canadienne avait annoncé l'échec des négociations sur le Ceta en raison de l'opposition de la région wallonne au traité commercial. Paul Magnette avait pour sa part regretté l'interruption des négociations, estimant qu'un accord était toujours possible et que la Commission européenne devait reprendre l'initiative sur ce dossier.

La ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, a quitté vendredi les négociations qu'elle menait en Belgique pour conclure le traité de libre-échange Ceta entre son pays et l'UE, constant l'échec de ses pourparlers avec la Wallonie et l'incapacité des Européens à conclure un accord international.

Les négociations de la dernière chance entre le gouvernement wallon et Mme Freeland ont échoué, les francophones de Belgique refusant de ratifier l'accord, approuvé par le reste de l'UE, a indiqué à Ottawa son cabinet à l'AFP.

Chrystia Freeland a quitté les négociations avec les Wallons et revient au Canada, a déclaré son porte-parole, soulignant que les discussions de dernières minutes qui visaient à sauver le Ceta, dont la signature était initialement prévue à Bruxelles jeudi prochain, n'ont pas connu de succès.