Abbas "renonce" au droit au retour, un tollé dans les milieux palestiniens

Publié le Samedi 03 Novembre 2012 à 10:45
Mahmoud Abbas parle à la télévision israélienne. Les déclarations de Mahmoud Abbas, président palestinien, à la télévision israélienne où il a souligné qu’il ne cherche pas à retourner à sa terre natale dans les frontières israéliennes, ont suscité de larges critiques dans les milieux palestiniens, relayées par la presse palestinienne et arabe. Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement de Gaza, les a considérés comme "une atteinte au droit au retour de six millions de réfugiés palestiniens".

Le front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a indiqué que "de tels propos n’expriment pas les constantes palestiniennes". Le mouvement du Jihad islamique a quant à lui souligné que "le déclenchement d’une troisième intifadha n’a besoin de l’autorisation de personne".

Ismaïl Haniyeh a qualifié les déclarations de Mahmoud Abbas "de dangereuses, et privent des millions de Palestiniens du droit au retour à leurs villes et villages qu’ils ont été obligés de quitter par la force". "Personne n’a le droit de renoncer au droit au retour des Palestiniens à leur terre", a-t-il affirmé.

Le membre du bureau politique du mouvement de résistance islamiste Hamas a écrit sur sa page Facebook que "les déclarations de Monsieur Abbas à la télévision hébreu sont regrettables et inacceptables, et ne représentent en aucun cas le peuple palestinien".

Le porte-parole du mouvement Jihad islamique, Daoud Chihab, a indiqué que" limiter la Palestine à Gaza, à la Cisjordanie et à alQods-Est émane d’une grande ignorance de la réalité et de la nature du conflit en Palestine", affirmant l’attachement de son mouvement" à toute once de terre dans la Palestine historique".

"Nous revendiquons Yafa, Safed, Haïfa, Akka, et al-Majdal et le reste des villes palestiniennes occupées depuis 1948, avant Gaza et la Cisjordanie. Personne ne peut déchoir les Palestiniens de ce droit, ni du droit au  retour".

Mahmoud Zahar, figure de proue de Hamas, a réagi ce samedi aux déclarations d’Abou Mazen à la télévision israélienne, affirmant qu’"elles expriment la position personnelle de Mahmoud Abbas, et ne représentent pas la cause palestinienne, ni le peuple palestinien dans les territoires occupés ou ailleurs".

Zahar a attiré l’attention que  "la concomitance des propos de Mahmoud Abbas avec le 95ème anniversaire hier de la malheureuse déclaration de Balfour, portent des signes dangereux."

"Si le Président palestinien veut prétendre qu’il représente le peuple palestinien, qu’il consulte la rue sur ses déclarations. Ce qu’a dit Abbas abroge  absolument le droit au retour, et exproprie les Palestiniens qui vivent dans les territoires occupés".

"Les déclarations de Mahmoud Abbas sont aux antipodes de la position arabe appuyant le droit au retour", a-t-il ajouté, signalant que "le Liban qui a délogé l’occupation parle encore des fermes occupées de Chabâa. L’Egypte récuse les frontières de 1967, et a récupéré toutes ses terres, et la Syrie affirme que le Golan est occupé".

Abbas avait déclaré à la deuxième chaîne israélienne, que tant qu’il est au pouvoir, il n’y aura pas une troisième intifadha contre Israël. Sur la question de savoir s’il veut vivre dans la ville de Safed (Al-Khalil) dans les territoires occupés en 1948 où il a passé son enfance et a été déporté enfant, il a répondu : "j’ai visité Safed auparavant, je veux voir Safed, j’ai le droit de la voir, mais non d’y vivre".

Le  conseiller politique de Mahmoud Abbas, Namr Hamed, a mis un bémol. "Lorsque le journaliste a interrogé le président palestinien sur le droit au retour, et sa conception de la place d’Israël, Abbas a répondu que l’initiative de paix arabe, les résolutions des Nations-Unies, les initiatives internationales, et les décisions du Conseil national palestinien en 1988, évoquent un Etat palestinien dont la capitale est al-Qods, aux côtés d’Israël. Au sujet des réfugiés et conformément à la résolution 194, il a indiqué :  je suis natif de Safed et j’y ai vécu jusqu’à 13 ans, mais lorsque l’Etat palestinien indépendant verra le jour, Safed fera partie de l’Etat d’Israël. Il s’agit là de la réalité des choses au moment de l’instauration d’un Etat palestinien aux côtés d’un Etat israélien, et partant, le président n’a pas évoqué l’abandon du droit au retour".


 

Commentaires 

 
-1 #1 Le "droit au retour" était un mythe
Ecrit par Ben Whirlpool     03-11-2012 12:06
Depuis des décennies, des arabes originaire de Gaza ou de Cisjordanie se sont établis dans les pays environnants.
La politique arabe était de ne pas les intégrer (certains vivent dans des camps depuis 50 ans !), c'est pour cela qu'elle entretenait le mythe du "droit au retour", même si personne n'y croyait.

Abbas est moins hypocrite que les autres, ce qui lui vaut naturellement une volée de bois vert...
 
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